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Liste des reculs
2017
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A suivre
(Récit en cours d’écriture)
Cette discrimination sociale, avec ses retombées calamiteuses sur la perception des minorités, s’était malheureusement accentuée au cours des trois décennies suivantes. L’entêtement des politiques marchéistes à faire perdurer un modèle économique qui avait épuisé les ressources de la planète et mis au ban de la société une partie de plus en plus grande de la population nous aura conduits au désastre absolu. O fatalité! Misère de l’espèce humaine!… Cette fois, nous sommes arrivés à la fin de la tragédie, le chœur chargé des lamentations a disparu, la masse des anonymes a été engloutie par des catastrophes sans nom, il n’y a plus de mots pour dire le Mal… Logos, le langage, a échoué… Cronos a pu manger tous ses enfants, le chaos a eu raison de la lumière!… Les humains avaient reçu le don de vivre en bonne intelligence, ils ont préféré l’obscurité, le charme des ombres, et les simulacres de la toute-puissance que ne leur avaient pas octroyée les dieux…
Françoise GERARD
francoise_gourdin@hotmail.fr
Aux éditions La Chambre d’échos :
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Aux éditions Qazaq :
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A compte d’auteur :



(Récit en cours d’écriture)
Le scandale de l’eau empoisonnée de Flint était un cas flagrant d’injustice environnementale. L’accès à un air respirable, à une eau potable ou à des aires de jeu sûres pour les enfants, était un droit que les groupes sociaux favorisés, aux Etats-Unis, tenaient pour acquis, mais pour les citoyens les plus pauvres et issus des minorités, il n’y avait pas d’accès assuré aux parcs, à l’éclairage public ou à l’eau potable, pas plus que de droit au logement! Il n’y avait pas d’impartialité pour les citoyens pauvres. Et quand les habitants de Flint s’étaient plaints de cette eau impure qui sortait de leurs robinets, on avait pensé qu’après tout, ce n’était pas grand-chose et qu’ils pouvaient bien s’en accommoder… Cette attitude conduisait à faire des quartiers où vivaient les populations défavorisées de véritables zones environnementales sacrifiées dans lesquelles étaient concentrées les installations polluantes. Comme les habitants y supportaient déjà les usines et les incinérateurs, un peu plus de pollution ne semblait sans doute pas devoir faire une grande différence aux yeux des décideurs, à la fois juges et partie puisqu’eux-mêmes habitaient dans des quartiers favorisés peuplés de familles qui n’hésitaient pas à mobiliser une armée d’avocats et d’experts à la moindre tentative d’implantation chez eux d’une infrastructure ou d’un équipement entraînant un quelconque désagrément!…
(Récit en cours d’écriture)
Au fur et à mesure des révélations sur cette affaire, il était en effet devenu évident que la communauté concernée n’avait pas été traitée comme il se devait, que tout s’était passé comme si les personnes en charge des contrôles ne croyaient pas les habitants ou ne se préoccupaient pas de leur santé. L’administration avait reçu des plaintes au sujet de l’eau courante de Flint dès le mois d’avril 2014; si les contrôleurs du bureau de la qualité environnementale des eaux du Michigan avaient eu à consommer cette eau marronnasse qui sortait des robinets ou à la faire boire à leurs enfants, ne l’auraient-ils pas immédiatement trouvée suspecte et impropre à la consommation?…
(Récit en cours d’écriture)
La gestion désastreuse de cette crise sanitaire, déclenchée qui plus est par la décision funeste des administrateurs de la ville de faire des économies dans un domaine crucial pour la santé de la population, était en effet révélatrice de la façon dont les citoyens les plus pauvres étaient traités de façon générale aux Etats-Unis… En étudiant l’histoire de la justice environnementale, soit quatre-vingts ans de gestion de crise, des inondations du Mississippi à la marée noire causée par British Petroleum en 2010 en passant par l’ouragan Katrina en 2005, Robert D. Billard, de la Texas Southern University, avait ainsi établi que les communautés les plus pauvres mettaient toujours plus de temps à se faire entendre, et que le gouvernement tardait immanquablement à intervenir quand les populations concernées n’étaient pas blanches.
(Récit en cours d’écriture)
L’état d’urgence sanitaire ne fut déclaré par le gouverneur que le 8 janvier 2016. Quelques jours plus tard, quand le président Obama déclara Flint en état d’urgence fédérale pour accélérer la distribution de filtres et de bouteilles d’eau minérale à la population, le scandale prit une ampleur nationale. Le monde entier découvrait les dessous de la prospérité américaine, par ailleurs déclinante… Pour le metteur en scène Michael Moore, natif de Flint, ce n’était pas « juste une crise de l’eau, mais une crise raciale, une crise de la pauvreté… un tel scandale ne serait jamais arrivé dans une ville aisée et blanche du Michigan!… »

(Récit en cours d’écriture)
Le plomb est un puissant neurotoxique responsable de troubles neurologiques graves et irréversibles en particulier chez les enfants, mais pendant plus un an et demi, malgré les plaintes réitérées, argumentées et convergentes d’un très grand nombre de personnes, les autorités avaient osé prétendre qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, et laissé pendant tout ce temps les cent mille habitants de Flint, dont vingt-sept mille enfants, huit mille six cents de moins de deux ans, s’empoisonner lentement en buvant chaque jour l’eau du robinet!

(Récit en cours d’écriture)
Detroit et Flint étaient les deux villes les plus pauvres des Etats-Unis, et les plus endettées. En 2014, pour réduire ses coûts, la municipalité de Flint avait décidé de puiser son eau dans la rivière locale plutôt que de continuer de l’acheter à la ville de Détroit, et les habitants se plaignirent très vite de la qualité de l’eau après le changement d’approvisionnement. Ils souffraient de vomissements, de pertes de cheveux et d’éruptions cutanées depuis qu’ils la buvaient, mais la Ville se contenta de leur enjoindre, à chaque fois qu’elle était saisie d’une plainte, de faire bouillir l’eau avant de la consommer, afin de neutraliser les bactéries censées être à l’origine des troubles, l’usine d’épuration défaillante ne parvenant pas, manifestement, à les éliminer. Or, l’eau très polluée de la Flint River, dans laquelle les industriels déversaient leurs déchets depuis des décennies, était beaucoup plus corrosive que celle du Lac Huron, qui alimentait auparavant la commune. Cette eau acide attaquait les conduites en libérant le plomb contenu dans les vieilles canalisations qui constituaient l’essentiel du réseau de distribution, et les additifs chimiques injectés par la municipalité pour la décontaminer ne faisaient qu’aggraver la corrosion des tuyaux usagés, qui se délestaient de leur poison dans les flux desservant les habitations…