Soliloque

Eclats de voix

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Sans toi

Lueur zébrure nuit encre

heure bleue horizon fermeture rien
que le ciel    rien
que la nuit    rien
à l’horizon    il me souvient tant
dans un jardin parfumé de jasmin

jadis

à l’heure tendre du crépuscule tendu de rose                                                                                                                                             le  rossignol chantait                                                               et ton cœur battait contre le mien

ce temps n’est plus     il me souvient tant     pourquoi s’en est-il allé     ses ailes noires t’ont emporté     dans la nuit obscure je veux aller      pour te rejoindre et recommencer

jadis est une pierre précieuse         dans la nuit noire de la mémoire en deuil     de mille feux elle brille

jet d’eau de paroles et de larmes      qui disent et pleurent        l’absence                   faisceau de soupirs qui s’écoulent en silence    sur le seuil de la maison      vide                poignée de        pétales    éparpillés sur les marches

il me souvient tant      tant et tant de souvenirs          disparaissent et s’éteignent                                les bouquets de souvenirs    ont la beauté    d’un feu      d’artifice

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La pluie

La pluie piétine
drue, serrée, pressée
la pluie trépigne
à coups sourds
comme les battements
de mon coeur

la foule des gouttes
glougloute
dans les gouttières et les caniveaux
dehors
j’ai ouvert la porte
je n’ouvre plus mon coeur

la pluie claironne
que la vie revienne après le déluge
la vie peut-être
moi je ne suis pas juge
je voudrais seulement
une remise de peine

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Trop

fourbu, fendu, vermoulu, abattu

fatigué, disqualifié, invalidé, vilipendé

saccagé, meurtri, jeté, cassé, transpercé

coeur décrié-déchiré, éperdu-perdu

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Sanglot

Pluie de gouttes

notes rire perlé

j’en ris   j’arrive

à la fenêtre de ma vie

rives de jours

les joues en pleurs  je joue à

     vivre

en vitrine  man-

     nequin     ma  main

voudrait la tienne

mon rire a faim

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Seule

J’ai oublié ma main dans la tienne

et sans ma main je suis figée là où tu m’as quittée

les yeux comme morts

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(Com)plainte

Lancinant lent si lent silence si lancinant si lent le temps silencieux vide

sans les cieux sans les yeux larmes qui ne coulent plus qui ne coulent pas à force

ligne silencieuse d’une mélodie chuchotée devinée à peine

tant de peine tant de pleurs qui ne coulent pas qui ne coulent plus sans toi

sans foi ni loi sauvage le chagrin me déchire

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Désagrégation

Vertige

des sensations désenchantées

des impressions-désillusions

qui mirent leurs vestiges

dans l’eau froide d’un regard

devenu soudainement étranger

et juge

question de jauge, de poids et de mesures

descente et désolation

sous le poids de ce regard qui fouille

la conscience démystifiée

décomposée

c’est l’écroulement d’un empire, l’éboulement du rêve, la dérision du rire

ma personne éclatée tremble et cherche en se mourant

des yeux soleil

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Sollicitude

Le train était vide et sans conducteur

long

sinueux comme un serpent

la tête chercheuse

la brume amortissait ses sifflements préhistoriques

comme pour absorber la mort

ou enfouir la peur

vers le visage d’un voyageur assis en face

ma main, timide

esquissa un geste

comme pour essuyer son cauchemar

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