Arpèges
Si peu
trois mots
deux silences
le soupir de la lune
l’eau claire d’une nuit d’été
la chanson douce des étoiles
du bout des doigts sur la corde d’une guitare
dans le jardin parfumé de jasmin
quelques notes en cascade
éclaboussent les passants
en riant
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Mon beau miroir
Derrière la vitre
la pluie
glisse la vie
gouttes perlées
collier des jours
les peines s’arrondissent
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!
Ciel !
la lumière
le soleil
les couleurs
la joie
l’instant
l’éternité !
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Douce heure
À l’ombre d’un arbre
sur un banc
ici et maintenant
petites taches de soleil sur le sol sec
bourdonnement de l’été
sans gravité
mes pensées volettent comme ce papillon blanc
au milieu de la frondaison verte
et le paradis ressemble à ce jardin
bonjour, l’éternité
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Instant
On posa une main sur son épaule
en équilibre sur une seconde difficilement extraite de la gangue du temps
l’éternité prenait les ailes d’un frôlement
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Etrange allégresse
La pluie pianote à peine
tintement cristallin de la source
les larmes sont douces
lumière perlée de l’automne
derrière la vitre trois bouquets rouges
triste grisaille du jour
les couleurs rougissent en s’effaçant
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Furies
A la surface de ma conscience
comme des herbes folles plissées par le vent
l’ampleur de leur murmure m’encercle
des bribes de phrases ondoient
qui sont ces serpents…
qui me poursuivent et me font fuir
hors de moi
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Promenade du soir
A l’instant je marche
en traversant l’air doux
de l’automne
mes pas
attachés au sol
suivent le tracé du chemin
dociles et pesants
légèreté de mon regard
qui vole entre ciel et terre
plus librement qu’un oiseau
qui suis-je
pour admirer ainsi l’horizon
magnifié par le soleil
dans la nuit de l’Univers
point incandescent
souffle sur une allumette
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Dénouement
Mes pensées ondoient comme de menus branchages
emportés par le courant de la rivière
où miroite le reflet de mon visage…
Penchée sur l’eau, je flotte au-dessus de ma vie
je me prépare à me séparer de moi-même
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Enjambement
Un arc-en-ciel jette un pont. Pour qui vers qui?
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Condition humaine
Bouddha compassionnel
sourire
de la Joconde énigmatique
mystérieux visages
qui nous dévisagent
miroirs de nos douleurs, de nos laideurs
oasis, source, eau vive des yeux tristes de l’artiste
statue, tableau, simulacres, joies et peines absurdes, étincelles
étoiles scintillantes dans une nuit sans nom
rêves de beauté, de bonté, révolte, cris vains de l’écrivain muet
d´horreur
aujourd´hui, à l’instant, horribles nouvelles du jour
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« Je » s’endort
Incohérence assoupissement mots couverts mots brouillés mots rouillés
ouvertures barrées faux sens faux souvenirs labyrinthe des sens
souvenir du souvenir conscience de l’oubli oubli de la vie souvenir de la mort
la vie dans un sommeil vie fatiguée vie mortifère je m’endors
entre les fils emmêlés démêlés de ma vie empêtrée empêchée
Je s’échappe Je ne peut pas se retenir Je ne retient rien
pensées incohérentes glissent dans un trou noir tourbillon
mes yeux se ferment répétition dernières pensées
Je
se meurt…
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Au revoir
Courbure de l’oiseau-main
en suspens au-dessus de la tête
envol des ailes-doigts
éventail de baisers soufflés, envoyés, donnés, reçus
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Elévation
Ricochets de la lumière
bonheur du soir
le rossignol chante
si pure est la mélancolie
si douce est la nostalgie
de cet autre monde rêvé
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Bol
Ouvrir les volets, boire un grand bol de lumière.
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Un jour pour toujours
Je ferme les yeux
la tête appuyée contre mon poing fermé
encore consciente
pour combien de temps
un jour je glisserai ainsi
tout doucement je l’espère
dans le grand sommeil inimaginable
qui ferme la vie
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Compassion
Déflagrations violentes de l’orage
aussitôt apaisées par le doux ruissellement de l’eau
sur les tempes de ma mémoire déchirée
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Fil d’or
Un rayon de soleil me cueille sur la margelle d’un puits de pensées noires…
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J(((oi)))e
Ici
éclats lumière rires maintenant
grains de poussière en suspension ensoleillés
dans l’espace entrebâillement fenêtres vides
soleil bleu horizon point à la ligne
moi point de suspension
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Pr O vidence
Petites taches de couleur offertes
arrêtent mon regard pensées
que fait le/la jardinière
l’eau manque oh
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Impressions d’enfance
Glisse
la barque sur l’eau sillage
lignes de fuite clapotis tendre berceuse
si légère et si facile pesanteur abolie je glisse
je glisse je lisse ma vie si limpide soudain
douce ivresse des rimes des rames je m’arrime
mirages à des images de rivages
hospitaliers et enchanteurs
tendre berceuse
à l’ombre du feuillage qui miroite dans le profond de l’eau claire
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Etonnement primordial
A l’instant
je vois tournoyer dans le ciel bleu
des hirondelles petites et un planeur grand
je tiens entre deux doigts une graine
poussée par le vent
il en étire les fils d’argent
j’écoute le rossignol
je regarde la nuit
la lune ronde me tend son visage étonnant
je pense au commencement
j’entends le premier cri
le mien
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Envol
A l’instant
il neige
des fleurs
éphémère floraison
des cerisiers
les feuilles des hêtres
les feuilles des chênes
ont à peine commencé
de se déplier
d’autres
de quelle espèce d’arbres ?
comme des vols de papillons
ressemblent à des ailes
les points blancs
rejoignent lentement la terre
ou s’élèvent
je ne sais
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Regards croisés
Un sourire de la lumière dévisage soudain la fenêtre sortie de l’ombre…
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Eden
Petites fraises des bois au ras du sol
à l’ombre d’un arbre ensoleillé
abri bienfaisant de mes pensées rêveuses
ondoyantes dans l’air tiède
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F-Estival
La lumière est dense
et danse
avec la brise légère
sur les ombres frémissantes
des feuillages frais
comme une nuit
apprivoisée
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17 :15
Il fait déjà nuit
mais dehors brille le soleil fossile des feuilles caduques
qui incendient encore la couronne des arbres
ou jonchent le sol en pointillés impressionnistes
le ciel est tombé sur la tête
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Derniers feux
Givre blanc, brume blanche
exaltent ce matin les mille couleurs flamboyantes de l’automne
qui n’en finissent pas de magnifier la mort
avant de s’éteindre
hélas
la nuit est si profonde
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Géolocalisation
LA SOLITUDE
EN LATITUDE
ET
L
O
N
G
I
T
U
D
E
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Aube
La lumière naissante est tamisée
par un voile d’argent si fin que l’or
qui ourle chaque bord du monde inonde
le paysage de transparence blonde
entre les ailes azurées des anges
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Zoom
Acmé
d’un instant de bien-être
isolé dans la courbe des jours
au zénith
mes pupilles éblouies
réduisent la focale
de ma conscience endormie
zoom
sur un grain de lumière
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La neige
dépôt ineffable à la surface de ma conscience
qui devient tendre
les flocons en suspension
pendant leur chute lente
allègent le réel
qui devient doux
la neige est une absolution qui tombe du ciel
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Nuit étoilée
Douceur gratitude sourire intérieur
oui cela est possible était donc possible
ce qui avait été entrevu souhaité avec force puis perçu comme douloureusement inaccessible
est là tranquillement présent donné oui
cela reste fragile n’est pas éternel
mais cela a été
pour toujours
dénoué oui douceur et beauté bonté
saveur oubliée ou jamais aussi complètement déployée peut-être avec ce degré de fragrance
oui l’espérance ancienne a été retrouvée comblée
instants de grâce
oui, rien que des instants
qui s’évaporent comme la rosée mais précieux comme des diamants
insérés dans la durée sertis dans la nuit du temps qui passe nuit oui
mais étoilée d’un temps nouvellement aimanté ré-orienté
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