Voir [Greek Crisis]
Le péché originel
L’été était pluvieux, en ce mois d’août 2007, et le ciel gris ne laissait présager rien de bon. Mais qui se serait alarmé d’une information financière qui ne semblait concerner que les banquiers? La Société Générale reprochait à BNP Paribas d’avoir suspendu trois de ses fonds investis partiellement en actifs immobiliers américains. BNP Paribas le prenait de haut en rétorquant que ses clients lui en sauraient gré car,ainsi, elle les protégeait. Il était question de crise de confiance interbancaire. Sans doute fallait-il être économiste pour saisir à ce moment-là toute la gravité de la situation. Citoyenne lambda, je m’intéressais à la politique, mais la technicité de la sphère économique m’échappait.
L’annonce avait fait l’effet d’une douche froide sur les marchés européens. Les banques avaient brièvement interrompu toutes leurs opérations de prêts, provoquant une hausse spectaculaire des taux d’intérêt. L’information principale diffusée alors sur les ondes avait été la réaction immédiate et salutaire de la Banque centrale européenne qui, de concert, je crois, avec la Fed américaine, avait injecté dans le circuit financier un montant record de liquidités, de l’ordre de la centaine de milliards d’euros, soit davantage que le 11 septembre 2001. La crainte d’une propagation de la crise était vive.
Boucs émissaires
Cinq ans plus tard, nous en étions toujours au même point… Plus exactement, nous n’avions cessé de tourner en rond, à qui allait refiler à l’autre le mistigri de la crise financière… Les Grecs devaient payer pour tous les autres peuples, sauf que… Derrière la crise grecque se profilait la crise espagnole, qui ne faisait elle-même que révéler la crise politique de la zone euro. L’Italie apparaissait comme le prochain pays à faire tomber. Mais alors, qui pouvait croire que la France resterait épargnée? Et l’éclatement de la zone euro ne provoquerait-il pas une récession mondiale? Les considérations générales sur les grands équilibres économiques avaient tendance à masquer les effets concrets de la pauvreté galopante sur la vie quotidienne des gens. Comme la moitié de la population des pays riches s’en tirait encore à peu près bien, l’autre moitié pouvait attendre.
Après les élections de 2012, les plans sociaux, en France, s’étaient multipliés. Les patrons réclamaient une réduction du coût du travail. J’avais relu le livre fondateur d’Adam Smith. Constatant les conditions de vie effroyables des ouvriers dans les manufactures qu’il avait visitées, il n’avait pas pour autant revu sa copie. Pour lui, l’économie était une belle mécanique newtonienne, et tout allait bien dans le meilleur des mondes sur lequel veillait la main invisible du marché…
Rassasier le moloch
Et Mario Draghi arriva. Par la simple annonce de sa détermination à intervenir sur les marchés pour racheter les titres de la dette souveraine des pays en difficulté, le président de la banque centrale européenne avait enrayé la nouvelle crise de défiance qui avait fait chuter les indices boursiers au début de l’été 2012. Le 6 septembre, l’annonce avait été confirmée officiellement malgré les réticences de la banque centrale allemande, tandis que, le 12 du même mois, le parlement allemand ratifiait, quant à lui, le mécanisme européen de stabilité financière (MES). En France, le président de la république, qui avait promis de renégocier le traité européen de stabilité budgétaire, faisait semblant d’avoir obtenu gain de cause grâce à un volet de mesures qui devaient relancer une croissance improbable dans une conjoncture complètement déprimée. Tout le monde avait eu chaud, et pas seulement à cause de la canicule de la fin du mois d’août.
Pourtant, les problèmes de fond ne faisaient toujours pas l’objet du début d’un commencement de résolution. Les scandales financiers se multipliaient (Libor, J-P Morgan…), les paradis fiscaux continuaient de prospérer et l’écosystème de la planète s’effondrait. Les taux d’intérêt exigés par les investisseurs pour l’achat de titres émanant des pays de l’Europe du Sud avaient certes baissé, mais restaient à des niveaux trop élevés qui creusaient l’écart avec l’Europe du Nord et sapaient la cohérence de la zone euro en la privant de sens.
Les techocrates de la finance avaient pris les commandes et les peuples souffraient. Il n’était pas rare à cette époque de voir se succéder sur les écrans de télé des notables prétentieux qui distillaient la bonne parole pour expliquer que les malheurs présents et à venir étaient l’offrande inéluctable due au moloch de la mondialisation présentée comme le meilleur des mondes possible. Une façon de se dédouaner en confortant la pensée unique. L’élite éclairée (?), dans l’entre soi, se gaussait de la démocratie.
Prophètes
Une vague spontanée d’indignation avait parcouru le monde occidental. Sur les places des capitales et devant les institutions emblématiques comme Wall Street, de grands rassemblements festifs s’étaient formés pour dénoncer les méfaits de la finance. Nouveaux prophètes, les indignés, souvent jeunes et chômeurs, avaient pensé pouvoir réveiller pacifiquement les peuples, 99% de la population manipulée et endormie par 1% de puissants! Sans arrière-pensée idéologique, ils avaient joyeusement proposé une alternative qui remettrait l’économie à sa place, moyen de servir la politique au service des gens et non fin en soi dans une course folle au profit d’une infime minorité. Mais leur parole était restée sans relais politique, et ils s’étaient essoufflés, fatigués.
Jours de colère
L’hiver 2012 allait être particulièrement froid sur le plan économique mais bouillant sur le plan social. Les politiques de Gribouille accumulaient les mesures récessives alors que les PIB (Produit Intérieur Brut) ne cessaient de reculer. Celui de la Grèce était en chute libre depuis plusieurs années. Dans tous les pays européens, le chômage atteignait des niveaux records. Une population de mendiants essayait de survivre en recourant, s’il y en avait, aux soupes populaires des organisations humanitaires. Et les manifestations de colère ont succédé aux rassemblements festifs des jeunes gens qui « occupaient » les places. Les Autorités n’hésitaient pas à brandir leurs matraques au nom de l’ordre public, et sur les petits films tournés par les manifestants madrilènes, les internautes voyaient des filets de sang rouge couler sur le front de citoyens apparemment sans histoire autre que cette volonté de témoigner de leurs souffrances dues à la crise et au traitement de la crise par des dirigeants sourds et aveugles…
La guerre et la paix
Un lobbying européiste intense avait dû s’exercer au plus haut niveau auprès des instances norvégiennes habilitées à décerner le prix Nobel de la paix car il revint cette année-là à l’Union européenne, soixante-dix ans après la seconde guerre mondiale! Fallait-il que l’Europe, menacée d’éclatement, soit en danger? Le chef de l’Etat français déclarait pourtant que le pire était passé alors que la croissance mondiale était en train de s’effondrer… Un décryptage attentif de la situation permettait de penser que l’oligarchie financière aux commandes du monde était aux abois. Le fantôme du risque systémique évité de justesse en 2008 grâce aux fonds publics déversés aux banques par les Etats était réveillé par la mise en faillite de toute l’économie réelle. Signe de la panique qui s’était emparée de la planète financière, les injonctions de la directrice générale du Fonds Monétaire International en personne, Christine Lagarde, ancienne ministre française de l’économie, qui semblait découvrir que les politiques draconiennes d’austérité menées contre les peuples de l’Europe du Sud avaient enclenché une spirale déflationiste incontrôlable qui se propageait au reste du monde, comme un trou noir aspirant toutes les forces vives!
Pas de pitié pour les pauvres!
Rien ne les arrêtait. Cynisme? Sens des réalités? Quelles réalités? Les suicides se multipliaient en Grèce et en Espagne mais Créon repoussait, comme d’habitude, Antigone. De qui, de quoi se réclamait-t-il? Où puisait-il sa légitimité? La tragédie grecque laissait l’Europe indifférente, ou presque, mais que signifiait « l’Europe »? La France, désormais perçue comme le premier des pays du sud, avait perdu sa place de leader auprès de l’Allemagne. Si la population de cette dernière avait été jusqu’à présent relativement protégée, les Grecs avaient effectué le grand saut dans la misère depuis déjà trois ans et avaient quasiment perdu leurs droits civiques puisque leur parlement ne faisait qu’entériner les décisions de la troïka composée de la Commission européenne, de la BCE et du FMI. En France, le président de la République venait de déclarer, au cours d’une conférence de presse, que le chômage, en hausse continue depuis dix-huit mois, continuerait d’augmenter au cours de l’année 2013 sans espoir de voir la courbe s’inverser avant le début de l’année 2014. C’est ce qu’il disait, c’est ce qu’il croyait, on touchait du bois! Pendant ce temps, la croissance mondiale s’affaissait et les dirigeants tournaient le dos à la transition écologique. La planète vivait sur le fil du rasoir entre la menace climatologique et la bombe toxique des CDS (Credit Default Swasps), déjà responsable de la montée des taux d’intérêt en Europe du sud et qui pouvait déclencher à tout moment une nouvelle panique financière comme celle des subprimes en 2007-2008. Bonne nouvelle (?!): après la défenestration d’une femme qui s’était jetée de son appartement à la vue des huissiers venus l’exproprier et par crainte sans doute de la tension sociale montante, les banques espagnoles avaient suspendu leurs expulsions pendant deux ans…
Durs temps
« mots cris moqueries mots crise n’est plus le temps des cerises air de devant les guichets des banques air de pauvre hère avec formulaires pour les banques alimentaires et les crédits municipaux trois sous échangés contre au centime près des objets sentimentaux trop chers trop pauvre suis trop plein de maux dus au manque en miettes suis plus de dessert ni de dessertes dans le désert des espérances-désespérances déshérence des errances à coups et à cris non rien de bon rien de bon ne vient de ce vent mauvais qui souffle avec de plus en plus de violence sur les misérables gris pris au piège des injustices »
La grande fracture
Sous la houlette d’Angela Merkel, l’Europe politique paraissait prendre un tournant décisif vers le fédéralisme. Les grandes banques de chaque pays de la zone euro seraient supervisées par la Banque centrale européenne. Le mécanisme de stabilité financière apporterait une aide directe aux établissements en difficulté de façon à ce que les dettes souveraines des Etats ne soient pas alourdies. Les pays créditeurs avaient fini, après de longs atermoiements, par accorder un délai supplémentaire à la Grèce en laissant courir le bruit que la dette grecque serait in fine restructurée et qu’ils renonceraient à une partie de leurs créances. Cette bonne volonté soudaine et ces éclairs de lucidité étaient sans doute le résultat des graves menaces de récession qui plombaient désormais les économies de la zone euro. Les dirigeants affichaient leur contentement et s’autogratulaient. En fait, ils négociaient a minima, juste ce qu’il fallait pour éviter un dérapage économico-financier encore plus fatal. En attendant, des centaines de milliers de personnes continuaient de sombrer dans la pauvreté ou la misère, et l’année 2013 s’annonçait socialement désastreuse…
Quand l’élite éclairée craignait les Lumières
L’élite éclairée ne pensait pas que le Peuple était un bon souverain. Elle le considérait comme un animal incontrôlable dont il fallait contenir l’énergie. Le Peuple avait détruit la Bastille, mais l’élite éclairée avait reconstruit autour de Lui une prison sans limites, sans murs, aux barreaux invisibles. Elle avançait masquée, se servait des principes républicains pour mieux les détourner. Les liens sociaux étaient brisés au nom de la Liberté individuelle, la Fraternité était sacrifiée sur son autel, le principe de l’Egalité n’était plus qu’un levier pour démultiplier la consommation de masse. Balayé, l’idéal républicain du Conseil National de la Résistance! La crise des subprimes venue des Etats-Unis n’avait pas entamé d’un iota la théorie néolibérale de dérégulation totale (totalitaire) des marchés financiers. Pour préserver leur système, les technocrates de la finance parvenaient même, dorénavant, à confisquer les manettes politiques du Pouvoir. Leur rêve: supprimer toute élection démocratique, à défaut, neutraliser les votes!
Les ressorts de la plus vieille démocratie européenne
C’est ainsi que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, se rendit en Grèce pour soutenir le pouvoir en place avant les élections législatives du 25 janvier 2015. Les principaux médias présentaient Syriza comme un parti d’extrême gauche et semblaient le craindre davantage que le parti d’extrême droite Aube dorée ! Mais la plus vieille démocratie européenne qui était à genoux s’était relevée le dimanche 25 janvier en votant massivement pour le parti qui osait défier les dirigeants européens et tous leurs affidés de la pensée unique… Yannis Varoufakis fut nommé ministre des finances du gouvernement d’Alexis Tsipras. La victoire de Syriza devait être la première étape de la reconquête de leur souveraineté par les peuples européens et d’une refondation politique de l’Europe contestée parce que ses dérives néolibérales l’avaient rendue illégitime. 2015 serait sans doute l’an I du renouveau, l’an I d’une révolution pacifique lancée dans les urnes par le peuple grec.
David contre Goliath
Alexis Tsipras n’était pas un extrémiste comme voulaient le faire croire ses adversaires européens, mais un véritable démocrate respectueux des citoyens et fidèle au mandat qu’il en avait reçu. Or, le peuple grec voulait rompre avec la politique d’austérité voulue par l’Eurogroupe sans pour autant sortir de la zone euro. Pendant cinq mois, le gouvernement grec mena d’intenses négociations avec les dirigeants européens pour les convaincre que le redressement économique et social de la Grèce était nécessaire à l’équilibre de l’Europe elle-même. Pour cela, il fallait assouplir le traitement de la dette et renoncer aux mesures absurdes qui avaient asphyxié le pays, en réduisant à la misère ou à la pauvreté une large part de la population. Deux prix Nobel d’économie, J. Stiglitz et P. Krugman avaient mis leur poids dans la balance pour expliquer qu’il fallait desserrer l’étau de la dette publique grecque, en vain. Le nouveau plan d’austérité voulu par les créanciers européens et présenté sous forme d’ultimatum au gouvernement grec restait aussi implacable que les précédents et sans aucune mesure pour alléger les contraintes du remboursement de la dette. Fort logiquement, Alexis Tsipras le refusa et décida de consulter le peuple en organisant un référendum. Ce recours à la démocratie directe, prévu pour le 5 juillet, ne fut pas du goût de l’Eurogroupe qui mit fin aux négociations, le 25 juin. La Banque centrale européenne, qui avait déjà coupé l’alimentation normale des banques grecques en liquidités, refusa de relever le plafond des liquidités d’urgence (ELA), ce qui les obligea à fermer. Les rumeurs les plus folles ont commencé à circuler. Alors que la question posée ne portait que sur l’acceptation ou non par les Grecs du nouveau plan d’austérité que voulait leur imposer l’Eurogroupe, médias et politiques la réinterprétaient comme la volonté ou non de sortir de l’eurozone. Des images et des videos circulaient sur les réseaux sociaux pour montrer les distributeurs de billets vides et le désespoir supposé des gens, en leur prédisant les pires catastrophes si leur premier ministre maintenait le référendum. Les instituts de sondage prétendaient que le non, prépondérant après l’annonce du référendum par Tsipras, était en perte de vitesse, rattrapé par le oui. Le jour J, les premières estimations des chaînes de télévision donnaient à peine 49/50% au non, avec une faible participation. Que s’est-il passé dans la tête des élites européennes? Ont-elles pris leurs désirs pour la réalité? Le résultat final fut de 61,31% en faveur du non avec une participation au vote de 62,50%!
Le coup d’état du 13 juillet 2015
Comment appeler autrement le résultat du sommet européen qui avait donné comme alternative au Grexit annoncé la confiscation totale de la souveraineté grecque? La suite de l’Histoire dirait si Alexis Tsipras avait eu raison ou non d’essayer à nouveau de gagner du temps (?) en espérant sans doute un changement favorable du rapport de force (mais sa capitulation précisément ne fragilisait-elle pas ses pairs à l’étranger?) si Podemos, le parti espagnol issu du mouvement des indignés qui avaient occupé les places de Madrid et de Barcelone en mai 2011, gagnait les élections à la fin de l’année. Fidèle à son mandat reçu du peuple, qui n’était pas de sortir de l’euro, Tsipras s’était battu loyalement et de toutes ses forces contre un adversaire que personne n’aurait imaginé à ce point intransigeant, arrogant et, surtout, injuste. La démocratie avait gagné le 5 juillet, mais elle avait tristement perdu le 13 juillet au matin. Contre une hypothétique restructuration de la dette, toujours refusée jusqu’alors par les Allemands qui ne voulaient pas perdre dans l’affaire un seul euro, Alexis Tsipras avait donc fini par accepter naïvement (?), contre l’avis de l’ex-ministre des finances Varoufakis, non seulement le retour du FMI, qu’il avait mis à la porte au lendemain de son élection fin janvier, mais aussi et surtout la mise sous tutelle du Parlement grec, obligé de voter les mesures voulues par l’Europe et de lui faire avaliser tout nouveau projet de loi (impossibilité par conséquent de prendre l’initiative d’un nouveau référendum) sous peine d’encourir le Grexit, ainsi que la mise en gage spoliatrice auprès d’un fonds (qui devait être luxembourgeois et présidé par le ministre des finances allemand en personne, Wolfgang Schäuble!… mais Alexis Tsipras avait obtenu à la dernière minute que ce fonds soit basé en Grèce, même s’il devait rester supervisé par les institutions européennes), de 50 milliards de biens publics à obligatoirement privatiser. L’Europe du Nord semblait bien avoir l’intention de mettre à genoux l’Europe du Sud, mais les peuples, les gens, ne l’oublieraient pas de sitôt.
« L’élite éclairée ne pensait pas que le Peuple était un bon souverain. Elle le considérait comme un animal incontrôlable dont il fallait contenir l’énergie. Le Peuple avait détruit la Bastille, mais l’élite éclairée avait reconstruit autour de Lui une prison sans limites, sans murs, aux barreaux invisibles. Elle avançait masquée, se servait des principes républicains pour mieux les détourner. Les liens sociaux étaient brisés au nom de la Liberté individuelle, la Fraternité était sacrifiée sur son autel, le principe de l’Egalité n’était plus qu’un levier pour démultiplier la consommation de masse. Balayé, l’idéal républicain du Conseil National de la Résistance! »
C’est exactement ce que je pense. Mais vous le dites avec tant de talent.
« Puisque « le peuple » n’accepte pas nos idées, il ne nous reste plus qu’à « changer le peuple » (Berthold Brecht ).Tel est la « religion » de nos « zélites ».
Mais peut-être faisons nous du « populisme » comme celui qui faisait de la prose, sans le savoir ????
J’aimeJ’aime
Je vous remercie de votre lecture. En effet, il faut être attentif à ne pas verser dans le populisme. En détruisant le contrat social, ce sont nos élites qui prennent le risque de déclencher des réactions incontrôlables.
J’aimeJ’aime
Et
on leur/nous a fait payer très cher leur NON
il y a des gens à qui
on ne dit pas NON
J’aimeJ’aime