fleurs

Petites merveilles

Troisième jour de participation au challenge « photos de la nature » qui m’a été lancé par Brigitte Célérier à l’initiative de Françoise Renaud, et que je remercie. Uniquement des photos prises par moi, c’est le but du jeu. J’invite Carole Nahon à prendre le relais (sans obligation!) chaque jour pendant 7 jours pour partager une photo prise et choisie par elle sur le thème de la nature…

Avant le temps des cerises

Deuxième jour de participation au challenge « photos de la nature » qui m’a été lancé par Brigitte Célérier à l’initiative de Françoise Renaud, et que je remercie. Uniquement des photos prises par moi, c’est le but du jeu. J’invite Marie-Noëlle Bertrand à prendre le relais (sans obligation !) chaque jour pendant 7 jours pour partager une photo prise et choisie par elle sur le thème de la nature…

Aubépine

Premier jour de participation au challenge « photos de la nature » qui m’a été lancé par Brigitte Célérier à l’initiative de Françoise Renaud, et que je remercie. Uniquement des photos prises par moi, c’est le but du jeu. J’invite Marie-Noëlle Bertrand à prendre le relais (sans obligation !) chaque jour pendant 7 jours pour partager une photo prise et choisie par elle sur le thème de la nature…

Je est un personnage de roman

    Eté 2016: l’atelier d’écriture de François Bon

      Je me lève tôt. Je bois du thé. Je regarde souvent le ciel. J’aime sentir la pluie ruisseler sur mon corps. J’aime écouter le ruissellement de l’eau dans les gouttières. J’aime entendre les gouttes de pluie tambouriner contre la fenêtre ou sur les trottoirs. J’aime la pluie. J’aime l’eau. J’aime. J’aime aimer. Je n’aime pas les fortes chaleurs. J’aime sentir le vent dans mes cheveux. J’aime me déplacer à vélo. Je rêve beaucoup. Je rêve éveillée. Je marche beaucoup. Je fais de longues promenades à pied. Je me sens légère. Mon poids sur la terre est léger. Je pourrais m’envoler. Les ailes des oiseaux ont la forme d’un livre ouvert. Je voudrais ressembler à un livre. Je ne vis pas seulement dans ma tête. La vie pourrait ressembler à une fête. Écrire m’est nécessaire. J’écris comme je respire. Le souffle de l’écriture est vital. Vivre ivre. Ivresse des sommets. Planer au-dessus de la vie. Narration-Dieu, tout voir, tout savoir. Je ne sais rien. Je sais que je ne sais rien. Je m’amuse d’un rien comme une enfant. J’ai soixante ou dix ans, peut-être soixante-dix ans. Je n’ai pas d’âge. Je suis une femme sans âge. Je ne suis pas une sage-femme. Je ne suis pas philosophe. Je n’accouche pas les âmes. Je voudrais être sage. Le soir, j’arrose les fleurs du jardin. Avant de m’endormir, je contemple les étoiles, la lune ou le déplacement rapide des nuées dans le ciel. J’apprends à jouer du piano. Parfois, je fais un dessin. J’apprends à m’émerveiller. Les corvées matérielles m’absorbent. Je lave, je frotte, je recommence. La vie est un éternel recommencement. Les tâches du quotidien sont répétitives. Mon corps s’use. Le dos fait mal. Les bras s’ankylosent. Je ne fais pas assez de sport. Je m’occupe mal des autres. Je me fais attendre, rarement prier. Je suis assez désespérée. J’essaie de garder quelques illusions. La vie est un grand écart permanent. Le décalage est un art. Dans une autre vie, j’aurais pu être mathématicienne. J’aime que 2 + 2 fassent 4. Je suis carrée. L’art est exigeant. Mes sentiments me définissent mieux que mes actions. Mes gestes sont lents. Je me fatigue vite. J’ai un gros défaut de vision. J’espère pouvoir écrire et dessiner jusqu’à la fin de mes jours. Je voudrais mourir sans m’en rendre compte. J’ai de moins en moins de mal à m’endormir. J’aime que les oiseaux me réveillent. J’aime me sentir éveillée. Je suis simple. Ma vie ne l’a pas été. Ma vie pourrait faire l’objet d’un roman, elle n’a pas été un long fleuve tranquille. Les relations sociales sont compliquées. Mon caractère n’est pas adapté. Le personnage simple de ma vie romancée serait doublé d’un alter ego complètement décalé…

La sauvageonne

Eté 2016: l’atelier d’écriture de François Bon

     Là… chemin de terre aux talus piquetés de petites fleurs sauvages… la sauvageonne… elle habitait avec sa mère dans une masure branlante cachée au fond d’un bois éloigné du village… Les rumeurs et les fables alimentaient les jeux des enfants qui avaient ou faisaient semblant d’avoir peur de s’approcher de ces êtres qui ne paraissaient plus avoir figure humaine aux yeux mêmes des adultes… Les conversations des hommes accoudés au comptoir du café ou des femmes sur la place du marché entretenaient le feuilleton des ignominies auxquelles étaient censées se livrer les deux pauvres femmes… On disait que la mère était une sorcière et que la fille était envoûtée… on disait qu’elles jetaient des sorts à quiconque se trouvait sur leur chemin… on disait qu’elles venaient d’un pays lointain peuplé de romanichels… on disait tant et tant de choses… on chuchotait qu’elles avaient tué un homme et séquestré des enfants… Or, ce jour-là… à cet endroit précis du chemin de terre qui serpentait dans la direction du bois maudit… la vapeur s’élevait de la terre, des rideaux de brume enveloppaient les pensées rêveuses… l’espace traversé n’était plus tout à fait réel… comment démêler le vrai du faux quand le pouvoir de l’imagination produit des sensations aussi intenses?… Elle était là, printemps de Botticelli, parée de colliers de fleurs, penchée sur les talus du chemin pour y cueillir les corolles qu’elle fixait dans sa longue chevelure blonde, nimbée d’or et d’argent sous l’effet de la réfraction de la lumière dans la rosée du matin… et quand elle se relevait, son visage mêlait le rose de son teint au bouquet champêtre qui se déplaçait autour d’elle entre les bords du chemin… Les papillons embrassaient ses cheveux, les oiseaux voletaient à ses côtés, on croyait entendre la musique des anges… comme si la sauvageonne, portée par l’un d’eux, venait de descendre du ciel… Car c’était bien elle. On l’avait vue se diriger vers la masure et offrir une brassée de fleurs à la vieille femme qui lui ouvrait la porte… on avait alors reconnu ses haillons et cru saisir à la volée le regard méchant de la vieille…

Aller à Z.?

On lui avait dit que l’usine battait de l’aile… Dans ce cas, comme toutes celles qui avaient déjà baissé pavillon, elle présenterait tous les stigmates de l’abandon, vitres cassées, rouille, pans de murs qui s’effritent, et dans la cour, sur l’ancienne plate-forme de chargement, un chariot renversé les bras en l’air, un éparpillement d’outils semés comme des fleurs sauvages, un lot de toile pourrissante – de la bâche (dans cette usine-là, on ne faisait pas dans la dentelle), un wagon immobilisé sur des rails qui s’arrêteraient bizarrement juste au bord du canal, quelques bidons, des pneus de poids lourd, et plus loin, adossée auprès d’une porte sur laquelle on lirait encore en épaisses lettres blanches « ATELIER », une machine compliquée qu’elle aurait l’impression d’avoir déjà vue fonctionner, dans le vacarme des navettes domptées par le claquement sec des fouets, à l’occasion d’une visite, d’une fête, d’un départ en retraite, d’une remise de médaille du travail, un métier à tisser sur lequel lui ou un autre aurait fabriqué le dernier rouleau de toile, de la bâche en train de pourrir à quelques mètres de l’atelier, parce qu’elle aurait raté le dernier chargement… Elle irait alors jusqu’au canal. Elle lèverait la tête pour apercevoir la haute cheminée de la fabrique qui avait usiné la vie de son père. Elle marcherait sur le chemin de halage. Elle ne saurait pas vraiment ce qu’elle serait en train de chercher. Elle irait jusqu’à l’écluse et traverserait le pont en face de l’ancien estaminet ; peut-être serait-il encore debout, et peut-être serait-il possible encore de lire son enseigne : « A L’HABITUDE »

L’avenir improbable

éphéméride.24

Impressions du jour

Texte écrit en alternance avec Isabelle Pariente-Butterlin, que je remercie

de m’avoir proposé ce nouvel échange.

     « Il y a quelque chose qui se joue dans notre échange, autour de la vérité des jours, qui ne pouvait naître que […] de la sincérité de l’écriture dans l’échange. Il nous emmène très sûrement dans l’inexploré. »

     I.P., 2 mars 2015

23 mars

     On guette les signes, on espère, on attend le renouveau annoncé par les fleurs de cerisiers, on ne peut pas s’empêcher d’anticiper des jours meilleurs, de souhaiter le temps à venir des cerises, c’est ainsi, l’espoir est enraciné en nous, désespérer serait déjà mourir… Même le gris et le noir se teintent des couleurs de l’espérance en ces jours obscurs qui voient monter les votes racistes et xénophobes. Les sans-voix veulent donner de la voix tandis que des hommes et des femmes sans scrupule brandissent pour eux un porte-voix qui dénature leurs véritables propos, ceux-ci n’étant en réalité que protestation contre l’injustice qui les prive des moyens de bien vivre. L’indifférence de la gent politique qui occulte ou minimise depuis des lustres les difficultés des plus pauvres conduit malheureusement ceux-ci à se tourner presque de bonne foi vers des meneurs de foule qui leur désignent des boucs émissaires. Ainsi courons-nous probablement au désastre dans l’irresponsabilité générale. Mais le pire n’est jamais certain, les bourgeons bourgeonnent et les fleurs fleurissent, la promesse des lendemains qui chantent est dans ces fleurs immenses qui s’ouvrent dans le temps pour accueillir l’ami(e)…

***

25 mars

     Et puis tu sais, il y a la mer, on la retrouve, il y a la mer, toujours, on oublie ce qu’elle est, on oublie son bleu, l’immense, on oublie trop facilement l’immense, et puis on la retrouve, on la croise, on la voit de nouveau, on se gorge de bleu, on l’absorbe, comme une plante absorbe la pluie, on absorbe l’immensité bleue, dont on ne revient pas, quand bien même elle serait seulement derrière la vitre d’un avion, derrière un carré de lumière, simplement cela, derrière un carré de lumière, double épaisseur, on devine un peu de givre, mais la mer, immense, bleue, et quelque chose de l’éternité qui nous parvient comme une effluve des possibles. Même si on ne peut pas enlever ses chaussures, poser ses pieds sur le sable frais, courir vers elle, même si… il y a la mer, on y revient, on la retrouve, on se sent comme une fleur tropicale sous la pluie, se gorgeant du monde de nouveau possible.

***

éphéméride

A l’instant

Fil d’or

pensée noire

un rayon de soleil me cueille sur la margelle d’un puits de pensées noires

__________

J(((oi)))e

ici

éclats lumière rires maintenant

grains de poussière en suspension ensoleillés

dans l’espace entrebâillement fenêtres vides

soleil bleu horizon point à la ligne

moi point de suspension

__________

Pr O vidence

petites taches de couleur offertes

arrêtent mon regard pensées

que fait le/la jardinière

l’eau manque oh

La vie est belle

__________

Impressions d’enfance

glisse

la barque sur l’eau sillage

lignes de fuite clapotis tendre berceuse

si légère et si facile pesanteur abolie je glisse

je glisse je lisse ma vie si limpide soudain

douce ivresse des rimes des rames je m’arrime

mirages à des images de rivages

hospitaliers et enchanteurs

tendre berceuse

à l’ombre du feuillage qui miroite dans le profond de l’eau claire

Reflets jaunes

__________

Etonnement primordial

à l’instant

je vois tournoyer dans le ciel bleu

des hirondelles petites et un planeur grand

je tiens entre deux doigts une graine

poussée par le vent

il en étire les fils d’argent

j’écoute le rossignol

je regarde la nuit

la lune ronde me tend son visage étonnant

je pense au commencement

j’entends le premier cri

le mien

__________

          [Retour à l’accueil]

Envol

à l’instant

il neige

des fleurs

éphémère floraison

des cerisiers

les feuilles des hêtres

les feuilles des chênes

ont à peine commencé

de se déplier

d’autres

de quelle espèce d’arbres ?

comme des vols de papillons

ressemblent à des ailes

les points blancs

rejoignent lentement la terre

ou s’élèvent

je ne sais

???????????????????????????????

__________

Regards croisés

un sourire de la lumière dévisage soudain la fenêtre sortie de l’ombre

__________

Eden

petites fraises des bois au ras du sol

à l’ombre d’un arbre ensoleillé

abri bienfaisant de mes pensées rêveuses

ondoyantes dans l’air tiède

Points

__________

[Retour à l’accueil]

Compassion

déflagrations violentes de l’orage

aussitôt apaisées par le doux ruissellement de l’eau

sur les tempes de ma mémoire déchirée

__________

F-Estival

la lumière est dense

et danse

avec la brise légère

sur les ombres frémissantes

des feuillages frais

comme une nuit

apprivoisée

__________

17 :15

il fait nuit

mais dehors brille le soleil fossile des feuilles caduques

qui incendient encore la couronne des arbres

ou jonchent le sol en pointillés impressionnistes

le ciel est tombé sur la tête

__________

Derniers feux

givre blanc, brume blanche exaltent ce matin les mille couleurs flamboyantes de l’automne

qui n’en finissent pas de magnifier la mort avant de s’éteindre

hélas, la nuit est si profonde

__________

Géolocalisation

LA SOLITUDE

EN LATITUDE

ET

L

O

N

G

I

T

U

D

E

———-

Aube

la lumière naissante est tamisée

par un voile d’argent si fin que l’or

qui ourle chaque bord du monde inonde

le paysage de transparence blonde

entre les ailes azurées des anges

———-

Pluie de lumière

la lumière bleue du ciel

tombe drue sur le jardin

qui tend son prisme vert

———-