poèmes

A tous vents

tctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctc

tctctctctctctJe suis un lieu-dittctctctctctc

tctctctcmon prénom est paraboletctctctctctc

tctctctcttu peux t’y arrêter un moment pour prendre ton élantctctctctctc

tctctctctje suis un lieu de passagetctctctctct

tctctctctctctun lieu de courants d’air où se bousculent tous les mythestctctctctctc

tctctctctet toi le passant  tctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctc

tctctctcttu cueilles l’histoire pour y projeter ton désirtctctctctctct

tctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctctc

Entre deux mots

Imiter à la  l imite

réitérer l’itinéraire perdu

ne pas s’é carte r de la carte tracée à la lumière de la nuit

ne pas nuire au futur et fuir s’il le faut au plus près de la foule et du bruit pour éviter la tentation du neuf

aujourd’hui, je le dis, je recommence l’aventure du Verbe et de la Vie

je serai à la fois toute proche et très lointaine, terrestre et céleste, claire et obscure, géante et minuscule, banale et nécessaire

je ne sais rien et rien moins que rire d’éc rire

mon paysage est une ligne pas même un rideau

de l’autre côté existe tout ce que je désire

ma couleur préférée est le blanc pour n’avoir pas à choisir entre la pourpre et le bleu de Prusse

au centre de mon royaume rêve pourtant un enfant qui barbouille grandeur nature

Acmé

     

     Douceur de l’instant si intense et si ténue, pesanteur abolie, corps en lévitation, accord parfait de tous les sens en équilibre… les mots s’envolent ou glissent sur le papier lisse, les nuages et la lumière dessinent le ciel comme on écrit sur une page diaphane!

 

Le bruit léger de mes pas

La campagne est silencieuse
et immobile, aucun souffle n’agite
les feuillages encore tendres
contre le front du ciel gris
si pâle aujourd’hui, tristesse
de la couleur absente, joie
de la marche libre, au coeur
de la vie qui bat, au loin
le clocher du village
et les maisons regroupées
sous les nuages bas
et lourds
bientôt, le crépitement de la pluie
accompagnera
le bruit étouffé de mes pas

Éclats de vie

Puissent mes pensées s’épanouir et faner
Comme les pétales des corolles de fleurs
Légères et graciles, belles sans nécessité
Aimant le soleil, ouvertes à tous les bonheurs
Et semer à tous les vents des graines d’amour
Depuis la première heure à la tombée du jour

Puissent-elles, le soir venu, embrasser la nuit
Sans craindre l’obscur, en écoutant les étoiles
Froufrou lumineux dans le ciel, tomber en pluie
De perles dorées sur le lit de mort nuptial
De la vie qui me fuit, et se joindre gaiement
Au chant éternel qui scintille au firmament

Petite fable

Des mots sortis de leur contexte se promènent dans le ciel
s’installent au soleil
puis choisissent un petit nuage blanc
en forme de parapluie
pour se mettre à l’abri du vent.

Quand l’orage gronde
ils se font grandiloquents
se croient assez forts pour résister aux éléments
se prennent même pour le Verbe tout-puissant
jusqu’à ce que la foudre
en les pulvérisant
les rejette aux quatre vents.

 

Éclaboussures

Je voudrais puiser dans la mer un bol de bleu
et boire la lumière du ciel en feu

Je voudrais peindre ma maison en blanc
et en offrir les murs au vent

Je voudrais murmurer aux arbres
les mots effacés sur leurs feuilles

Et composer avec la pluie
des symphonies inouïes

Je voudrais me baigner dans un chant oublié
et psalmodier pour l’éternité

Je voudrais étreindre la Terre
pour éteindre la nuit