mots

Graines de poussière

Nuit blanche, idées noires, pensées mauves, rêves bleus, au clair de la lune, la chevauchée des nuages, les éclairs de l’orage, le grelot des étoiles, le velours du ciel, l’étoffe de la vie, les souvenirs étoilés, l’ombre des passants, la nuit de tous les temps…

In (dé) cohérence

salle (sas) d’attente suspension du temps qui s’étire s’échapper impossible attente obligée attente compacte éviter le choc frontal fil d’araignée oublié dans un coin du plafond blanc contemplation des murs bleus d’échappées belles rêveries trouées de pensées inspiration relaxation migraine ne pas y penser s’abstraire s’extraire flotter à la surface du plafond blanc page d’oubli fatigué temps froid à feuilleter tant pis temps pris au microscope de micro-sensations délirantes chaos de vie suspendue un jour les Parques point de rupture possible aujourd’hui à venir certain destin résister vivre hic et nunc chanson douce reconstruire sens murs plutôt blancs plafond plutôt bleu ciel soleil caché micro-pensées éclatées filaments à suivre fissures invisibles les parois de la pièce pavoisent le temps n’est plus un flux mais un coffre ouvragé de mémoire mes souvenirs sont miens je ipse je s’efface et je se crée secrets des mots sonorités qui se déploient ondoyantes dans le temps et dans l’espace chemins de liberté insoupçonnés fermés ouverts fermés éviter le figuratif fuir les signaux impérieux se dissoudre dans le flou attendre sur un nuage hypothétique retour et sortir enfin s’oublier dans le flux 

 

Ma voix résonne dans le désert!

Conversation téléphone bruit parasites bribes fatigue paroles interruption distraction suivre la conversation syntaxe phrases sens son sous-conversation sensations quid quoi comment où mais encore je suis moi vous êtes vous où êtes-vous oui pardon je sais je ne sais pas je ne sais plus ni où ni quoi ni comment je sais non pardon je ne sais pas que voulez-vous que me demandez-vous que puis-je pour vous excusez-moi excusez du peu si peu malgré tout ce que je peux oui j’ai bien dit ou mal dit mais j’ai dit tout ce que je peux c’est-à-dire hélas pas grand-chose mais l’essentiel n’est-ce pas tenir parler soutenir la conversation il le faut sinon je ne sais pas peut-être jamais jamais sûre pourtant oui il le faut il faut décider surtout tenir bon ne pas faiblir montrer prouver être déterminé choisir une direction continuer persévérer courage je suis là vous aussi au bout du fil sans fil quelle époque mobile tout est mobile rien ne change mais si tout change vous n’avez pas changé vous êtes jeune jeune à jamais non le temps n’a pas de prise c’est l’été nous sommes jeunes l’été c’est la vie la belle saison l’automne aussi somptueux l’automne souvent l’été indien l’autre hémisphère où vais-je où allons-nous que de mystères que de beautés que de misères tous ces malheurs pauvres de nous oui pauvres mais bon assez courage tenir il faut à bras le corps être fort passer les épreuves du bac les épreuves tout court non le temps est immobile ne passe pas trop lourd la chaleur c’est l’été la belle saison profitons mots que de mots quel flot rythme pas de ponctuation un mot après l’autre derrière l’autre à la suite sans fin toujours le blog chaque jour tenir jusqu’à quand fin bien sûr fin de la semaine week-end repos je souffle je reprends mon souffle vous ne me l’aviez pas pris je m’essouffle fatigue fatigue l’âge accepter refuser refluer contenir laisser venir respirer flux et reflux deux temps toujours ombre et lumière silence parole mot espace espace-temps espèces de temps temps long du souvenir comme un sanglot l’instant comme un rire qui pétille respiration la vie l’eau qui coule jours heureux merci je vous en prie si si je n’en ferai rien rien hélas rien vous n’y pouvez rien je n’y peux rien ça se décline le jour décline je décline nous déclinons la courbe du soleil décline la Terre se réchauffe quel est le rapport ? Le seul point qui vaille est un point d’interrogation pour clore cette conversation qui a duré si longtemps je vous remercie votre voix si chaude si rayonnante un rayon de soleil la lune se lève fatigue excusez-moi je dors debout ne vous excusez-pas c’est moi incorrigible les mêmes erreurs des tics comme ces parasites sur la ligne grains de sable qui empêchent qui bloquent la suite des mots ne serait pas la même si pensez-vous justement je crois non je pense le flux des mots quelle importance le sens des mots tous le même sens vers le silence un sillon un flot un fleuve un ruisseau de l’eau à boire un désert j’ai soif un puits une source des mots donnez-moi avec vous je vous accompagne du pain et de l’eau tout est simple vous et moi en voyage embarqués chavirés saoûlés logorrhée à moins que attendez attendez-moi ma voix résonne dans le désert !

Procès-verbal

Avatar de lecuratordecontesLes Cosaques des Frontières

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Procès-verbal

Punir les mots dits verbaliser la malédiction parodier la parole chanter faux psalmodier des rengaines dégainer plus vite que… avoir peur de son ombre… peur de vivre dans l’ombre craindre la lumière éteindre les lumières mourir faire de l’ombre tenter de vivre se libérer délibérer tergiverser retourner sa veste tirer les ficelles partir sans se retourner tourner le dos à soi-même marcher à reculons défense d’entrer chasse gardée coeur blessé chien méchant un homme averti… votre attention s’il-vous-plaît !… gardez vos distances apprenez à… décompter les addictions engranger les profits compter les moutons dégager les pertes se dégager se désengager s’abstraire sortir du réel entrer dans la fiction jouer avec les mots verser l’encre des larmes jeter l’ancre faire une pause créer du silence recréer le monde inventer l’innocence se prêter au jeu simuler faire semblant laver plus blanc que blanc lessiver tant et tant repasser recommencer pousser le rocher ne…

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Puissance évocatrice

     De loin, sa silhouette étonne. Il est seul, paraît fragile. Sa présence absorbe l’espace, je ne vois plus que lui. Qui est-il? Je l’ignore. Je suis ici par hasard. Il continuera son chemin, je m’éloignerai de mon côté. Si je ferme les yeux, si je détourne la tête, déjà, il s’efface. Et pourtant, il est. Il est cette présence insolite qui retient la lumière, arrête le regard. Il est cette image immatérielle qui s’est fixée dans ma mémoire, cette photo prise à son insu un soir d’automne, ce vent léger qui nous caressait le visage, cette lumière un peu floue qui le rendait irréel. Il est. Il est plus que je ne saurais jamais être à moi-même. Présence pure, matérialité vivante qui a pour toujours incisé le réel, musique du monde, coeur battant de la vie. Il est ce par quoi le néant (né en) n’a pas de sens. Il est une apparition au détour de ma route. Il est cette forme un peu étrange, habillée de blanc, qui semble pouvoir s’envoler à tout moment.

Caduque

Que se passe-t-il ?

Les feuilles mortes ne s’accumulent pas encore sur le sol, le soleil ne disparaît pas encore avant le soir sous l’horizon, pour un peu, nous pourrions encore croire à l’été. Que se passe-t-il ? Je me détache de ce qui n’a jamais été, je ne suis plus (l’ai-je jamais été ?) ce que je n’ai jamais vraiment été même parfois en été.

Que se passe-t-il ? Cette inflexion, cette inclinaison, cette courbure de l’esprit trop facilement suivie par des pensées obscures, envahissantes et tenaces comme du chiendent, ce serait cela, cela, la tonalité réelle de mon coeur, la musique profonde qui commande l’architecture de mon squelette ? Cela, c’est-à-dire la mort ? Non pas la mort inévitable, la mort connue dès la naissance, mais la vraie mort, l’altération, la destruction de soi-même ?

Le don de la parole

Je voudrais te dire… Que je ne parviens pas à te dire… Qu’il est impossible de dire… Que je n’ai pas les mots… Que quand bien même…  Te rends-tu compte? Cela est-il possible? Pourrais-tu le dire? Le formuler? Tenter de l’exprimer? As-tu les mots pour le dire? Je voudrais tant… Que tu me comprennes… Et pouvoir te comprendre… Comment dire… Il me semble que… Les mots sont-ils nécessaires?… As-tu besoin des mots? De mes mots? De tes mots? De quels mots? Est-ce que tu lis en moi? Que lis-tu? Je n’y vois pas clair… Je n’ai pas de réponses… Je tente parfois une lecture… J’esquisse… J’esthétise… Je temporise… Silence. Pourquoi ne dis-tu rien? Je parle trop? Où sont les mots? Les miens? Les tiens? Je t’adjure… Je t’en supplie… Dis-moi un mot, un seul, qui soit vraiment de toi. Je le conserverais en moi comme un trésor. Je le porterais comme un bijou. Ce mot. Unique. Qui me viendrait de toi…