gaz

Volonté de puissance

Nous étions si fragiles…

    Le monde était devenu fou, mais cette démence avait commencé bien longtemps auparavant, sans doute au moment de l’utilisation des premières armes chimiques pendant la première guerre mondiale, quand la lutte loyale (?) entre combattants avait été pervertie par l’emploi de gaz détruisant massivement l’adversaire… Cette volonté de puissance dévoyée avait inauguré un processus effroyable qui aboutirait à la destruction de l’Humanité tout entière un siècle et demi plus tard!… Comment avions-nous pu en prendre le risque?… Comment avions-nous pu être capables d’exposer les populations du monde entier au danger nucléaire en faisant comme si nous étions en mesure de le contrôler?… Comment avoir osé croire en notre toute-puissance comme si nous étions des dieux?… En un sens, nous ressemblions aux djihadistes islamistes qui prétendaient agir en accomplissant la volonté d’Allah et s’attribuaient le droit de tuer en son nom. L’énergie atomique nous avait rendus, nous aussi, maîtres de la vie et de la mort!… Eux détruisaient et tuaient pour établir le régime du Califat sur toute la planète, nous, nous avions ouvert la boîte de Pandore des outils de destruction massive dont ils n’hésitaient plus à se servir, prenant la suite de ce que nous avions commencé de faire au vingtième siècle… L’attentat de Boston avait été rapidement revendiqué par les héritiers d’Al Quaida, qui faisaient circuler sur le web des vidéos sinistres dans lesquelles on les voyait hurler leur fierté d’avoir renouvelé sur le sol américain l’exploit commis par leurs aînés le 11 septembre 2001… Comme l’Hydre de Lerne, le fascisme islamiste avait toujours une nouvelle tête qui repoussait!…

Destin collectif

Nous étions si fragiles…

    Mon arrière grand-mère Marie-Thérèse, la mère de France, née après la première guerre mondiale, aurait eu cent ans le 13 septembre de cette année-là. Elle avait connu la généralisation de l’électricité dans les foyers, l’arrivée du gaz et de l’eau courante, assisté au développement du cinéma et de la radio, à l’essor fulgurant de la téléphonie, de l’aéronautique et de l’automobile (même si elle-même n’avait jamais eu le téléphone chez elle ni voyagé en avion ou conduit de voiture), et elle avait pu également suivre à la télévision les premiers pas d’Amstrong sur la lune. Mais, morte en 1974, elle n’avait pas eu la moindre idée des nouvelles technologies, du Minitel français, de la micro-informatique et de l’Internet, et, quoique contemporaine du largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, elle ignorait tout des centrales nucléaires civiles productrices d’électricité et ne savait pas que le territoire français allait se couvrir de réacteurs. A son décès, le monde allait mieux. Les guerres coloniales et la guerre froide s’éloignaient, la prospérité de l’Europe consolidait une paix qui semblait s’installer durablement, les lois sociales de l’après-guerre avaient amélioré les conditions de vie des populations laborieuses, les progrès accomplis dans la fabrication d’objets utiles à la vie de tous les jours devenaient accessibles à tous, and last but not the least, les femmes étaient devenues dans la loi les égales des hommes. Certes, la vie personnelle des gens continuerait de connaître des hauts et des bas, mais le destin collectif était prometteur, et la mère de France avait eu le sentiment, en quittant le monde, que celui-ci accueillerait sa descendance comme jamais auparavant l’humanité n’avait pu y vivre, à l’abri des pires fléaux…

Destin collectif

     Mon arrière-grand-mère Marie-Thérèse, la mère de France, née après la première guerre mondiale, aurait eu cent ans le 13 septembre de cette année-là. Elle avait connu la généralisation de l’électricité dans les foyers, l’arrivée du gaz et de l’eau courante, assisté au développement du cinéma et de la radio, à l’essor fulgurant de la téléphonie, de l’aéronautique et de l’automobile (même si elle-même n’avait jamais eu le téléphone chez elle ni voyagé en avion ou conduit de voiture), et elle avait pu également suivre à la télévision les premiers pas d’Amstrong sur la lune. Mais, morte en 1974, elle n’avait pas eu la moindre idée des nouvelles technologies, du Minitel français, de la micro-informatique et de l’Internet, et, quoique contemporaine du largage de bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, elle ignorait tout des centrales nucléaires civiles productrices d’électricité et ne savait pas que le territoire français allait se couvrir de réacteurs. A son décès, le monde allait mieux. Les guerres coloniales et la guerre froide s’éloignaient, la prospérité de l’Europe consolidait une paix qui semblait s’installer durablement, les lois sociales de l’après-guerre avaient amélioré les conditions de vie des populations laborieuses, les progrès accomplis dans la fabrication d’objets utiles à la vie de tous les jours devenaient accessibles à tous, and last but not the least, les femmes étaient devenues dans la loi les égales des hommes. Certes, la vie personnelle des gens continuerait de connaître des hauts et des bas, mais le destin collectif était prometteur, et la mère de France avait eu le sentiment, en quittant le monde, que celui-ci accueillerait sa descendance comme jamais auparavant l’humanité n’avait pu y vivre, à l’abri des pires fléaux…

    Messages à la dérive