chemin

AURORE

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33. Aurore, 2015

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32. Aube du monde, 2015

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31. Chemin blanc, 2015

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30. Soleil hivernal, 2014

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29. Collines bleues, 2014

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28. Mille et une nuits, 2014

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27. Douceur du soir, 2014

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26. (E)automne, 2014

(d’après une photo vue sur www.Photo-Paysage.com /cc by-nc-nd) 

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25. Miroitements, 2014

(d’après une photo de Bruno Monginoux/cc by-nc-nd /www.Photo-Paysage.com)

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24. Rose crépuscule, 2014

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23. Arbre nu, 2014

@DanniSr8 : « La mélancolie est un crépuscule, la souffrance s’y fond dans une sombre joie. » Victor Hugo

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22. Embrasement, 2014

Rêverie d'été

21. Rêverie d’été, 1967

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20. Soleil irlandais, 2014

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19. Mouillage, 2014

(d’après une photo proposée par Marie-Christine GRIMARD)

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18. Le ciel et la mer, 2014

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17. Rivage, 2014

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16. Océan, 2014

Aube

15. Aube, 2014

Coucher de soleil

14. Coucher de soleil, 2014

Miroitement de l'eau au crépuscule

13. Miroitement de l’eau au crépuscule, 2014

(d’après une photo originale de Mooonalila)

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Ciel d'hiver

12. Ciel d’hiver, 2014

Plage de Ravenoville

11. Déclinaison, 2014

Village

10. Village, 2014

Flots

9. Flots, 2014

Paysage portuaire

8. Paysage portuaire, 2014

Route en hiver

7. Route en hiver, 2014

Falaise

6. Falaise (Pointe du Hoc), 2013

Confins

5. Confins, 2013

Front de mer

4. Front de mer, 2013

Tribord

3. Tribord, 2013

Transparence

2. Transparence, 2013

Grand vent

1. Grand vent, 2013

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Promenade du soir

212

A l’instant je marche

en traversant l’air doux

de l’automne

 

mes pas

attachés au sol

suivent le tracé du chemin

dociles et pesants

 

légèreté de mon regard

qui vole entre ciel et terre

plus librement qu’un oiseau

 

qui suis-je

pour admirer ainsi l’horizon

magnifié par le soleil

248

dans la nuit de l’Univers

point incandescent

souffle sur une allumette

Chagrins d’enfance

Isabelle Pariente-Butterlin

 

Presque rien, le vide.

Se souvenir des chagrins d’enfance. Se souvenir qu’ils passaient. Se souvenir des larmes qui coulaient sur les joues rondes. Les larmes coulaient. Elles passaient. Elles coulaient. Les chagrins ne restaient pas. Ils passaient. Il fallait apprendre à les laisser couler.

Presque rien, un chagrin.

Ton chagrin, tes larmes. À l’entrée à l’école. Il pèse sur toi, et rétrécit encore tes épaules minuscules comme il rétrécit l’extension de son être. Les portes s’ouvrent. Ta main froide dans la mienne. Tu te replies. Je sens que tu te replies sur toi. Sur moi aussi. Tu t’abrites comme tu peux. Tu sortiras ce soir avec un sourire. J’espère. Mais nous nous tenons devant la porte de l’école et les larmes remplissent tes yeux puis coulent sur tes joues rondes.

Presque rien, ça passera. Un ombre sur ton front.

Ils passeront, tu sais. Comme des nuages dans le ciel de printemps. Un nuage, le froid d’avril, et puis ça passe. Ça passera, tu sais. Je ne sais pas à quel prix mais ça passera. Comme ce chagrin immense de ton ours perdu, rose et minuscule que tu cachais dans la poche de ton manteau pour aller à l’école. Et qui est tombé sur le chemin. Le temps que nous nous en retournions, il avait disparu. Et tes larmes, alors, immenses.

C’est passé, finalement.

La vie te porte, ça passe. Nous inventions des jeux sur le chemin de l’école. Les litanies de choses absurdes contre lesquelles tu ne parvenais pas à retenir ton rire. Les glaces aux légumes pour remplacer la soupe, puis les glaces au dentifrice pour se laver les dents, les glaces au conte de fées pour aller dormir, les glaces aux câlins pour dire bonsoir, tu riais, puis quand l’école se profilait, tu pleurais, et je sortais une glace aux mouchoirs.

La vie te porte, c’est passé. Je reste les bras ballants, les chagrins des adultes ne passent pas. Ils alourdissent leurs pas. Ils estompent leurs présences.

 

Isabelle Pariente-Butterlin _ Licence Creative Commons BY-NC-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 5 avril 2012.

 

 

Ce lien très essentiel de nos phrases avec le monde

Isabelle Pariente-Butterlin

 

Aussi loin qu’il soit possible, je trouve, aussi loin qu’il soit possible de remonter, une accroche de langage avec le silence du monde. Une accroche de langage avec le silence de l’être. Ma main dans la tienne, nous marchions, selon les méandres du minuscule chemin des pommes, et nous trouvions des noisettes vertes et des pois de senteur, et des rimes et sans doute aussi les froissements des envols.

La voix est une caresse.

Tremblement de l’air, vibration de l’être, réunies dans un même élan : la voix. Et dans la voix, l’attention accueillante, l’air tremble, l’être vibre. Les inflexions, qu’on peut suivre. Lignes mélodiques montantes et descendantes, lignes entrecroisées dans le contrepoint du lien qui se tisse entre le monde et soi. Entre soi et le monde. Fibre du cœur et du monde, à l’unisson. Comprendre, avant même de comprendre le sens et la signification, et les concepts, et les idées, comprendre, le geste même de cette accroche.

La tessiture de la voix entoure, de la texture des liens qu’elle crée avec le monde, entoure l’être, le retient, entoure, oriente, oriente les pas et le regard, et les gestes, et le sourire. Accroche du langage sur le silence du monde, sans elle, immensément silencieux et traversé seulement parfois, d’échos incompréhensibles, accroche de la voix, ici, au cœur de l’être.

Sans quoi la dérive silencieuse, et vaine, à quoi, nous serions réduits, tous, dérive des fortunes de mer.

Puis le silence devient rien de plus qu’une pause dans le phrasé du monde. Le monde est un phrasé. Revenir en soi, se replier, revenir en soi, silence, se retrouver, te retrouver, il y aura bien un jour où je ne pourrai plus te retrouver que dans le silence de mes impressions, mais ce phrasé là je l’étends sur le monde, je le tisse, je ne l’abandonne pas, ce lien très essentiel de nos phrases avec le monde, je ne l’abandonne pas, je me tiens à lui.

Comme je me suis tenue à ta main.

 

Isabelle Pariente-Butterlin _ Licence Creative Commons BY-NC-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 8 avril 2012.