Elle irait donc à Berlin, dans cette ville coupée en son milieu, aux deux parties, aux deux visages qui s’ignorent. Elle en sillonnerait toutes les artères, toutes les avenues, les moindres rues et venelles de sa moitié occidentale, et se perdrait dans les quartiers immenses ou les recoins obscurs, ne laissant rien au hasard, ratissant, passant au peigne fin ce vaste territoire dont elle aurait l’illusion de prendre peu à peu possession jusqu’à ce que la vérité éclate comme une bulle, à chaque fin de parcours, lorsqu’elle se heurterait au mur, à cette frontière infranchissable sous peine de mort, à ce rideau de plomb qui recouvrait comme un linceul la ville orientale. Elle flânerait dans le Tiergarten, longerait les rives du Landwehrkanal jusqu’à l’Ile des Ecluses, se reposerait des longues marches de la journée en admirant le couchant sur les étangs de Neuer See, étendue dans le creux d’un sentier buissonneux où l’ombre se jouerait de la lumière comme le rêve de la réalité, loin de la foule qui se presserait dans la StraBe des 17. Juni mais qui s’arrêterait net, docile, inconsciente de son pouvoir, devant la porte muette de Brandebourg…

Et puis, le Parlement et son miroir démultiplié et ses escaliers tournants…
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Quelle ville ! 7 jours pour l’explorer ne m’ont évidemment pas suffi !
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