art

Noé, de Darren Aronofsky

Avatar de paradisculturelSans culture, plus rien n'est.

La fin du monde, le déluge. Et si ce n’était que le commencement ? Le film Noé, de Darren Aronosky, sorti début avril 2014, prend à bras le corps le mythe de du-dit Noé. Un péplum plutôt sympa.
Avec Russel Crowe, Emma Watson, Jennifer Connelly, Anthony Hopkins…

Russel Crowe est Noé. Le héros biblique et mésopotamien qui a construit une arche lors du déluge. Le tout, avec une once de fantastique, notamment avec les animaux. Ne vous attendez pas à un film religieux !

Un héros biblique teinté d’obscurité

Un sondage a été mené, récoltant 5 000 réponses, dont 98% d’entre elles s’opposent à l’idée d’une intrusion d’Hollywood dans le récit biblique. « De plus, des spectateurs chrétiens ayant assisté à une pré-projection du film auraient remis en question l’adéquation même du film à l’histoire présente dans le recueil de saintes Ecritures, et réagi négativement face à l’intensité et l’obscurité du personnage principal »…

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Έκτωρ Κακναβάτος, Αιθαλομάζα

Avatar de Το κόσκινοTo Koskino

Natalia Sergeevna Goncharova, Frost Natalia Sergeevna Goncharova, Frost

Πέφτανε μπαμπάκια ματωμένα απ’ το φεγγάρι
Μπηγμένες μπαντερίγιες στα μηλίγγια του ο τορέρο
ανέβαινε ψηλά με τα ποδήλατα του αγέρα

Λάμπες φθορίου κατέβαζε ο Ρίο Έμπρο
οι μπαταρίες σβήνανε στο sanyo
δεν σ’ άκουα πια
που τραβούσες ανατολικά με τις ομίχλες
Παρμενίωνα γεροπεισματάρη…

έτσι κάτω απ’ τις μαρκίζες
σάπιζεν ο αύγουστος.

*Δημοσιεύτηκε στο περιοδικό « Πολιτιστική », τ. 17.

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Invitation à lire Francis Royo

Le soleil ne se regarde pas ou rend aveugle. Francis Royo est l’un(e) des rares à tenter et à réussir l’impossible. Les mots qu’il distille sont condensés jusqu’à la fulgurance du sens et le lecteur est comme frappé par la foudre. Il est donc possible de saisir l’éclair, de dire cela comme cela, avec des mots si justes, si justement choisis pour appréhender ce qui échappe?

Francis Royo dit la condition humaine, la condition commune, avec des accents hors du commun . Son regard est implacable, mais tendre. Il dit mieux que personne à quel point nous sommes inconsolables, enfants perdus que nous restons à jamais. Sa parole est d’or et de silence. Elle coule sur le sablier de l’existence. Le puits sans fond de l’exil  où elle prend sa source lui donne des accents pascaliens, adoucis parfois, à la façon de Montaigne , par une méditation à la mesure de l’homme.

Sur les chemins, nous respirons avec Francis Royo les odeurs de la terre mouillée, et nous ressentons le poids de nos pas . Rimbaud n’est pas loin, et Verlaine.

Il lui arrive de céder à un rêve de bonheur.

Là derrière les soleils et les ombres sur les pentes frayées à coups d’épaule il y a toujours

cette merveille étrange qui n’a pas encore de couleur et qu’il faut inventer d’urgence

Bribes 5.2- 25 avril 2013.

                                                                                                                        

Aux bords des mondes avec Isabelle Pariente-Butterlin

Se retirer aux bords des mondes est possible ici avec Isabelle Pariente-Butterlin. Loin de la fureur et du bruit. Y respirer et y vivre en vérité est à la portée de qui veut bien se laisser guider par sa main expérimentée, amie, qui fraie un passage dans les endroits les plus reculés de la conscience que nous avons de nous-mêmes, de l’univers et du langage. Aux bords des mondes est un lieu unique d’intelligence, de sensibilité et de beauté. Cet alliage ou cette alliance élève et rend heureux. Isabelle Pariente est une artiste qui polit ses phrases comme les galets de l’océan qu’elle aime tant. « Il importe sans doute pour moi… que je me souvienne toujours avoir eu comme jouet préféré le langage. » Elle « continue dans le langage ce geste qui a été celui de [mon] son enfance ». Chaque phrase est un fil tendu à la frontière poreuse des bords des mondes. Elle traque à chaque instant le point de fuite où se frôlent les extrêmes et l’impensable. Le geste d’écrire est celui d’un promeneur solitaire dont la seule certitude est d’avancer un pas après l’autre. Je s’inscrit dans le monde comme le point d’insertion fragile de la lettre en contact avec la page, point noir sur fond blanc, fond brillant de nos écrans numériques. Car la dynamique des bords des mondes ne serait pas la même sur un simple support papier. « La structure des bords des mondes, explique-t-elle ( link ), est, depuis que j’écris sur Internet, une structure dynamique. » « Par exemple, je ne savais pas que les images pour moi avaient une telle importance, je ne considérais pas que le sens de la vue était aussi central dans mon expérience du monde » (link )… Le carnet des images d’Isabelle Pariente est une merveille où se croisent et s’interpellent le dit et le vu, l’interprétation du réel et le réel imaginé, imaginaire. La logique interne au langage et à la pensée épouse le mouvement du monde dans l’apparence même qu’il nous livre. Aux bords des mondes est une immense pulsation, le battement d’un coeur qui devient le nôtre, un grand livre à lire et à relire sans discontinuer.