Blog

2 Juillet 2064

Nous étions si fragiles…

    L’horloge de mon blog est bloquée à la date du 2 juillet 2064… Est-il possible que la Terre continue de tourner?… Vue de la lune, je me demande si elle toujours aussi bleue…

Soliloque

Nous étions si fragiles…

    Le blog que je tenais dans les pages web du journal pour lequel je travaillais fonctionne encore. Depuis quelques jours, je rédige des articles sur notre vie ici. Je les poste en espérant qu’ils suscitent le miracle d’un commentaire… Pourquoi continuer ce triste monologue? Le temps qui passe nous enferme dans une solitude radicale et confirme si besoin était le degré de destruction du monde…

Un autre monde était possible

Nous étions si fragiles…

    Xavier avait été ingénieur agronome. Il aidait Sylvain dans ses expérimentations agricoles. Lui aussi, au cours de sa vie antérieure, avait milité pour un autre modèle économique et d’autres pratiques de développement, respectueuses des ressources de la planète. Ils avaient tous deux l’expérience des modes de fonctionnement autogestionnaire des petites communautés libertaires qui s’étaient développées dans le monde entier dans la foulée du mouvement des indignés, après les grands rassemblements de l’année 2012. Les démocraties, à cette époque, étaient déjà très malades. Les représentations parlementaires trahissaient en permanence l’expression de la volonté populaire, les pouvoirs intermédiaires étaient incapables d’assurer la transmission, les partis politiques étaient complètement sclérosés, les médias diffusaient un bougli-bougla insipide destiné à occuper les esprits tout en les privant de réflexion. L’époque, plus que toute autre, aimait le divertissement, qui lui était désormais offert non plus seulement sur les écrans de télévision classique, mais aussi sur toutes sortes de supports connectés, nomades et tactiles. Les professionnels de la politique usaient et abusaient des sondages et des techniques de communication pour devancer l’opinion et l’orienter dans le sens qu’ils souhaitaient. Mais les réseaux sociaux étaient nés, facebook, twitter, et ce dernier surtout permettait un échange d’informations partout et à tout moment à l’instant même où un événement se produisait, où se tenait une réunion, un rassemblement, où se faisaient les discours. L’échange était théoriquement limité (à cette époque) par l’obligation de condenser les messages en 140 caractères (pas un de plus!), mais cette contrainte était contournée par l’ajout de liens qui renvoyaient les interlocuteurs vers des sites, blogs, journaux électroniques, qui procuraient aux auteurs l’espace nécessaire pour développer leurs idées, au grand dam de la presse traditionnelle qui voyait se lever devant elle des citoyens lambda qui faisaient oeuvre de journalisme, et de l’intelligentsia admise dans les palais de la République dont la pensée à la mode était brillamment contestée par des anonymes qui faisaient preuve d’une rigueur intellectuelle dont elle n’avait plus l’habitude et qui aurait dû lui faire honte…

2 juillet 2064

Page sombre

(Récit en cours d’écriture)

     L’horloge de mon blog est bloquée à la date du 2 juillet 2064… Est-il possible que la Terre continue de tourner?… Vue de la lune, je me demande si elle toujours aussi bleue…

     Le piano de Louis 

     2064

Mon blog

Page sombre

(Récit en cours d’écriture)

     Le blog que je tenais dans les pages web du journal pour lequel je travaillais fonctionne encore. Depuis quelques jours, je rédige des articles sur notre vie ici. Je les poste en espérant qu’ils suscitent le miracle d’un commentaire… Pourquoi continuer ce triste monologue? Le temps qui passe nous enferme dans une solitude radicale et confirme si besoin était le degré de destruction du monde…

     Le piano de Louis 

     2064

    

 

Anonymes et citoyens lambda

(fiction en cours d’écriture)

     L’époque, plus que toute autre, aimait le divertissement, qui lui était désormais offert non plus seulement sur les écrans de télévision classique, mais aussi sur toutes sortes de supports connectés, nomades et tactiles. Les professionnels de la politique usaient et abusaient des sondages et des techniques de communication pour devancer l’opinion et l’orienter dans le sens qu’ils souhaitaient. Mais les réseaux sociaux étaient nés, Facebook, Twitter, et ce dernier surtout permettait un échange d’informations partout et à tout moment à l’instant même où un événement se produisait, où se tenait une réunion, un rassemblement, où se faisaient les discours. L’échange était théoriquement limité par l’obligation de condenser les messages en 140 caractères (pas un de plus!), mais cette contrainte était contournée par l’ajout de liens qui renvoyaient les interlocuteurs vers des sites, blogs, journaux électroniques, qui procuraient aux auteurs l’espace nécessaire pour développer leurs idées, au grand dam de la presse traditionnelle qui voyait se lever devant elle des citoyens lambda qui faisaient oeuvre de journalisme, et de l’intelligentsia admise dans les palais de la République dont la pensée à la mode était brillamment contestée par des anonymes qui faisaient preuve d’une rigueur intellectuelle dont elle n’avait plus l’habitude et qui aurait dû lui faire honte…

     Ecrit depuis l’avenir

     2064

Vie antérieure

  

(fiction en cours d’écriture)

    Xavier avait été ingénieur agronome. Il aidait Sylvain dans ses expérimentations agricoles. Lui aussi, au cours de sa vie antérieure, avait milité pour un autre modèle économique et d’autres pratiques de développement, respectueuses des ressources de la planète. Ils avaient tous deux l’expérience des modes de fonctionnement autogestionnaire des petites communautés libertaires qui s’étaient développées dans le monde entier dans la foulée du mouvement des indignés, après les grands rassemblements de l’année 2012.

     Ecrit depuis l’avenir

     2064

Les couleurs de Claudine

     Elle avait commencé par dessiner. Pourquoi diable s’éloigner de la ligne pour aller chercher les couleurs? Claudine aimait le dessin comme on aime l’écriture. L’épure, la conceptualisation, une certaine idée de la beauté et de la vie, la recherche d’un sens gagné laborieusement une ligne après l’autre sur un chemin tracé chaque jour. Le dessin attire l’ombre comme la musique le silence [ link ]. L’âme de l’artiste s’y repose avec joie. Mais l’ombre finit toujours par faire parler la lumière et le silence par réveiller les notes. Claudine hésitait cependant à quitter son havre de paix. La tentation de se plonger dans le monde chatoyant des couleurs n’allait-il pas la priver de l’essentiel? C’est alors qu’elle découvrit de merveilleux petits bâtons de craie colorée appelés pastels. Elle se mit à les tenir entre ses doigts comme les crayons familiers de l’écriture-dessin. Puis, mue par la curiosité, elle souffla sur la poudre de pigments comme sur des braises. Il n’était plus temps de reculer. Comme Alice au pays des merveilles, Claudine venait d’entrer dans un nouveau monde fabuleux qui allait l’attirer dans des aventures incroyables [ link ]… Et nous, nous nous laissons emporter par l’océan ou le ciel de ses tableaux, qu’elle élabore souvent en compagnonnage littéraire: voir et lire Contrepoint, le blog en duo de Francis et Claudine…

Aux bords des mondes avec Isabelle Pariente-Butterlin

Se retirer aux bords des mondes est possible ici avec Isabelle Pariente-Butterlin. Loin de la fureur et du bruit. Y respirer et y vivre en vérité est à la portée de qui veut bien se laisser guider par sa main expérimentée, amie, qui fraie un passage dans les endroits les plus reculés de la conscience que nous avons de nous-mêmes, de l’univers et du langage. Aux bords des mondes est un lieu unique d’intelligence, de sensibilité et de beauté. Cet alliage ou cette alliance élève et rend heureux. Isabelle Pariente est une artiste qui polit ses phrases comme les galets de l’océan qu’elle aime tant. « Il importe sans doute pour moi… que je me souvienne toujours avoir eu comme jouet préféré le langage. » Elle « continue dans le langage ce geste qui a été celui de [mon] son enfance ». Chaque phrase est un fil tendu à la frontière poreuse des bords des mondes. Elle traque à chaque instant le point de fuite où se frôlent les extrêmes et l’impensable. Le geste d’écrire est celui d’un promeneur solitaire dont la seule certitude est d’avancer un pas après l’autre. Je s’inscrit dans le monde comme le point d’insertion fragile de la lettre en contact avec la page, point noir sur fond blanc, fond brillant de nos écrans numériques. Car la dynamique des bords des mondes ne serait pas la même sur un simple support papier. « La structure des bords des mondes, explique-t-elle ( link ), est, depuis que j’écris sur Internet, une structure dynamique. » « Par exemple, je ne savais pas que les images pour moi avaient une telle importance, je ne considérais pas que le sens de la vue était aussi central dans mon expérience du monde » (link )… Le carnet des images d’Isabelle Pariente est une merveille où se croisent et s’interpellent le dit et le vu, l’interprétation du réel et le réel imaginé, imaginaire. La logique interne au langage et à la pensée épouse le mouvement du monde dans l’apparence même qu’il nous livre. Aux bords des mondes est une immense pulsation, le battement d’un coeur qui devient le nôtre, un grand livre à lire et à relire sans discontinuer.