art

Idea Vilarino, Δύο ποιήματα

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Αυτό που για σένα νοιώθω

Αυτό που εγώ για σένα νοιώθω τόσο δύσκολο είναι.
Από τριαντάφυλλα δεν είναι που στον άνεμο ανοίγουν,
μα από ρόδα που ανθίζουν στο νερό.

Αυτό που εγώ για ‘σένα νοιώθω… Αυτό το κάτι που γυρίζει
ή που με τις τόσες σου εκφράσεις λυγίζει
ή που με τα λόγια σου κομματιάζεις
και που μετά σε μια σου κίνηση περιμαζεύεις
και με εισβάλλει τις ώρες τις χλωμές
αφήνοντας εντός μου μια δίψα γλυκιά ζαρωμένη.

Αυτό που εγώ για σένα νοιώθω τόσο οδυνηρό
ως το φως το φτωχικό από τα αστέρια
που πονεμένο ξεπνοημένο φτάνει.

Αυτό που εγώ για σένα νοιώθω∙
και που ωστόσο τόσο προχωρεί
που φορές-φορές ούτε σε φτάνει.

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Μεσημέρι

Διάφανοι οι αιθέρες, από κρύσταλλο
η χαράδρα του πρωινού,
τα λευκά βουνά τα γυάλινα, οι κινήσεις των κυμάτων,
όλη ετούτη η θάλασσα∙ όλη ετούτη η θάλασσα
που το βαθύ καθήκον της εκπληρώνει,
η θάλασσα η…

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Couleurs et/ou lignes

     Elle avait commencé par dessiner. Pourquoi diable s’éloigner de la ligne pour aller chercher les couleurs? Claudine aimait le dessin comme on aime l’écriture. L’épure, la conceptualisation, une certaine idée de la beauté et de la vie, la recherche d’un sens gagné laborieusement une ligne après l’autre sur un chemin tracé chaque jour. Le dessin attire l’ombre comme la musique le silence [ link ]. L’âme de l’artiste s’y repose avec joie. Mais l’ombre finit toujours par faire parler la lumière et le silence par réveiller les notes. Claudine hésitait cependant à quitter son havre de paix. La tentation de se plonger dans le monde chatoyant des couleurs n’allait-il pas la priver de l’essentiel? C’est alors qu’elle découvrit de merveilleux petits bâtons de craie colorée appelés pastels. Elle se mit à les tenir entre ses doigts comme les crayons familiers de l’écriture-dessin. Puis, mue par la curiosité, elle souffla sur la poudre de pigments comme sur des braises. Il n’était plus temps de reculer. Comme Alice au pays des merveilles, Claudine venait d’entrer dans un nouveau monde fabuleux qui allait l’attirer dans des aventures incroyables [ link ]. Claudine-Alice tentait toutefois de maintenir son cap initial. Elle se surprenait en train de réciter pour la énième fois en son for intérieur le poème de Rimbaud qui donne un nom de couleur aux voyelles ou le nom d’une voyelle aux couleurs. Et, de façon insensible puis de plus en plus consciente, elle se mit en quête de la Couleur. Aujourd’hui, elle développe (ce n’est pas une maladie) une mystique de la Couleur. Ses ami-e-s ont profité avec bonheur de sa période bleue. L’expression est en réalité inexacte car, chaque couleur faisant individuellement l’objet de la même quête, les périodes se superposent [ link ]. Le projet de Claudine n’a, en dépit des apparences, pas changé d’un iota depuis sa période dessin. Elle continue d’exprimer cette idée de la beauté et de la vie à la fois singulière et universelle qui la caractérise, elle continue de rechercher l’épure et la conceptualisation de ses premiers dessins [ link ]. Et nous, nous nous laissons emporter par l’océan ou le ciel de ses tableaux, qu’elle élabore souvent en compagnonnage littéraire avec Isabelle Pariente-Butterlin  ou Francis Royo : voir et lire Contrepoint, le nouveau blog en duo de Francis et Claudine…

Rien n’obscurcira la beauté de ce monde (Ilarie Voronca)

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Rien n’obscurcira la beauté de ce monde
Les pleurs peuvent inonder toute la vision. La souffrance
Peut enfoncer ses griffes dans ma gorge. Le regret,
L’amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre,
La lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit,
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde.

Nulle défaite ne m’a été épargnée. J’ai connu
Le goût amer de la séparation. Et l’oubli de l’ami
Et les veilles auprès du mourant. Et le retour
Vide, du cimetière. Et le terrible regard de l’épouse
Abandonnée. Et l’âme enténébrée de l’étranger,
Mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde.

Ah ! On voulait me mettre à l’épreuve, détourner
Mes yeux d’ici-bas. On se demandait : « Résistera-t-il ? »
Ce qui m’était cher m’était arraché. Et des voiles
Sombres, recouvraient les jardins à mon approche
La femme aimée tournait de loin sa face aveugle
Mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde.

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Si tu souffles (Lise Cassin)

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Si tu souffles à mon oreille,
les mots parfumés,
de l’air des îles bleues,
j’entendrai le chant du griot
et reprendrai le rythme du poème.

Si tu ouvres pour moi,
le tiroir des mémoires,
je trouverai sous la poussière,
les sourires patients de nos feux mal éteints.

Si de nos heures fanées,
tu retiens la beauté,
je cueillerai pour toi,
une gerbe princière,
aux cimes du silence.

Si tu me contes l’histoire,
de ce roi africain,
qui dans sa solitude,
élevait des totems d’espérance,
je croirai à l’amour.

Si dans tes yeux,
je vois se refléter mon âme,
je franchirai la mort
et ferai un enfant.

(Lise Cassin)

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HAUTE NUIT (Christiane Burucoa)

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HAUTE NUIT

En ce pays de hautes roches
Chaque passage ouvre un dédale
Où celui qui va s’ensorcelle
Du choix de tant de labyrinthes.

En bas, les tracteurs s’époumonent
Les troupeaux imprègnent les haies
De l’antique odeur du suint
Rappel de cendre et d’immortelles.

Les bêtes courent vers l’étable
L’abri, le foin, le sel et l’eau,
Les femmes activent les feux
Portent l’eau, le sel et le pain.

Du soir qui vient sourd un murmure
Qui dialogue avec le silence
Dans le court instant où la nuit
Va submerger le crépuscule.

C’est alors, dans la solitude
De qui guette l’éveil de l’être
Que l’immensité de l’attente
Suspend l’avance du néant.

(Christiane Burucoa)

Illustration: George Inness

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Πελαγία Φιτοπούλου, Κατ’ οίκον

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ναι,ναι σφουγγάρισα ναι
έπλυνα, ναι
οι νυχιές στον τοίχο
είναι η γδαρμένη απ’την νοσταλγία
αφηρημάδα σου
Το ξέρω ότι είσαι νεκρός
Μα, φαίνεται ακόμα λερώνεις
κι αυτό πικρό
τα ποντίκια το φτύνουν
Σκεπάσου τουλάχιστον
τώρα ταίζω και ανθρώπους

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