art

Paumée, le blog de Brigitte Célérier

Brigitte Célerier  brode la toile du net avec les mille petits riens qui font la saveur de sa vie quotidienne, celle-ci devenant partie intégrante de la nôtre au fil des lectures. Ah, l’écriture inquiète de Brigitte Célérier! Elle avance sans en avoir l’air, d’un pas hésitant mais patient, d’une plume qui doute mais qui trace, accompagnée de photographies qu’elle prétend souvent ratées mais qui illustrent pertinemment l’objet de son propos (qui n’est pas tant de montrer une perfection achevée que  l’accompli imparfait, les modestes travaux des jours…), et se demande sans cesse s’il convient de continuer à nourrir Paumée (tout un programme!), son blog.

Brigitte Célerier cultive l’amour discret de l’humain, qui perdure en dépit de tout, la maladie, la malchance, les déceptions, les désillusions, les insuffisances, les limites des uns, des autres ou de soi-même. Ses sorties quotidiennes dans les rues d’Avignon sont l’occasion de cueillettes qu’elle nous fait partager dans les billets de son blog comme autant de pépites qui nous font admirer l’art avec lequel, mine de rien, elle promène son regard et son coeur sur le monde et sur les gens. C’est ainsi que, sur le chemin du retour vers ce qu’elle appelle « l’antre », chargée de cabas mais la tête dans les nuages, elle s’arrête soudain, « émerveillée par le coeur qui filait lentement, allongé dans le ciel, au dessus de ses [mes] pas » …

Evidemment, Brigitte Célerier nous fait profiter des merveilles qu’elle glane au cours du festival d’Avignon et, tout au long de l’année, à l’occasion des programmations du calendrier culturel de la ville, sans oublier le fruit de ses lectures, riches et denses, qui occupent le temps libre au fond de « l’antre ». Celui-ci devient ainsi – aussi – notre refuge. Et, dans le soir qui descend, nous faisons retour avec elle sur la journée écoulée, en tirons ce que pouvons, et nourrissons notre imaginaire de la cueillette du jour…

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Tristan Tzara, Είναι η τεράστια μοναξιά ενός ψαθάχυρου

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είναι η τεράστια μοναξιά ενός ψαθάχυρου
παρατημένη πάνω στ’ αδηφάγα χείλη των αγρών
όπου θα ξηλώσω τη φωτιά απ’ τις ραφές του σεντεφιού
τα μελάνια της νυχτός με πτερύγια γεωργικά και πλοκάμους κλιματσίδες
τις σκουριασμένες αλόες στους τοίχους που ζωντάνεψαν σε παρελάσεις
  ανθρώπων και χαλαζοκόκκων
φούρνους ετοιμόρροπους όπου το ψωμί είναι από πέτρα και από τα φτερά
  της φτέρης έχουνε μείνει πια μόνο τα ψίχουλα
είναι οι γρύλλοι από γλυκάνισο και ύλες ίσκιων
μιας ασφαλούς διαυγείας με φωνή εντελώς στενή
της αφής κατ’ εξοχήν θαμπών αντικειμένων
ενός δέρματος πολύ γλυκού και κατά κύριο λόγο δηλαδή μακράς πνοής
ενός φτερακίσματος κοσμημάτων χωρίς αύριο και άνευ πτίλων
μιας μέρας σκαμμένης σ’ ένα δάσος μέσα περιστεριών
ενός παράθυρου ψυχρού όπως μία κόμη δίχως φύλλωμα
όπου τραντάζεται ακόμη και του ήλιου το δοκάρι

η σιωπή δεν άκουσε έως τώρα την κρυφή δομή της κρυσταλλοσκιάς
τις πτώσεις των βράχων πάνω στις χαίτες των ωχρών υδάτων

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