Nous étions si fragiles…
Les Autorités françaises donnaient des conseils condescendants à leurs homologues belges en se targuant du haut degré de leur savoir-faire et de leur vigilance, mais, poussés par l’opinion, les médias s’étaient mis à ressortir toutes les affaires inquiétantes classées sans suite ou mises sous le coude émaillant l’histoire de l’industrie nucléaire en France… De quoi noircir des milliers de pages web! Le couvercle de l’Omerta se soulevait enfin, et le fumet qui s’échappait de la marmite était pestilentiel. La colère grandissait au fur et à mesure des révélations. On découvrait subitement les risques insensés que les plus hautes autorités de l’Etat n’avaient pas hésité à faire courir aux populations depuis la construction des premières centrales nucléaires. Tous les partis qui s’étaient succédé au pouvoir avaient prêté main forte à cette espèce de conspiration contre le bon sens commun. Même le parti des Verts s’était disqualifié par sa collaboration avec le pouvoir hollandien: le pacte signé avec le parti socialiste pour favoriser l’élection de François Hollande en 2012 et permettre à Cécile Duflot d’entrer au gouvernement avait malheureusement privé le pays de tout débat public de grande envergure sur le nucléaire, puisque les apparatchiks Verts avaient contraint leur candidate Eva Joly à limiter sa campagne à la dénonciation des dérapages de la finance, sujet dont elle était une spécialiste, mais pour lequel elle n’avait pas reçu de mandat prioritaire de la part des électeurs qui l’avaient choisie à l’issue de la primaire écologiste…