Nicolas Sarkozy

Trahisons

    Las… Elu sur un programme de gauche, le président *François Hollande avait immédiatement endossé les habits de la droite libérale. Sa promesse d’inverser la courbe du chômage, fléau moderne que tant de gens redoutaient, avait été prise en défaut avec autant de régularité que sa constance à la renouveler en dépit de tous les signaux alarmants qui montraient qu’il n’avait pas pris le bon chemin pour la tenir. Quand, pour séduire l’électorat de la gauche dite extrême ou radicale, il avait pris pour cible la finance dans son discours du Bourget de janvier 2012, ses propos avaient été perçus comme une déclaration d’hostilité envers les prédateurs à l’origine de la crise financière mondiale de 2008, et le signe que le candidat socialiste prenait au sérieux les problèmes et la souffrance des petites gens, appelés jadis par un ministre de droite « la France d’en bas ». Profondément déçus par Nicolas Sarkozy, les Français avaient élu François Hollande en mai 2012 parce qu’il avait promis le « changement », mais celui-ci ne vint jamais, ni sur le front de l’emploi, ni sur les autres sujets que les populations les moins favorisées considéraient comme primordiaux. Les banlieues dites difficiles continuaient de se vivre comme des territoires perdus de la République (le chômage y battait des records!), les campagnes se désertifiaient de plus en plus et les ruraux, qui ne bénéficiaient plus d’un accès direct aux services autrefois de proximité – il leur fallait parcourir de nombreux kilomètres pour se rendre chez un médecin ou dans un bureau de poste – se sentaient abandonnés. En renouvelant le mandat de *François Hollande en mai 2017, les électeurs ne lui avaient pas renouvelé leur confiance, ils avaient seulement choisi d’éviter le pire en empêchant le Front national, arrivé en tête au premier tour avec 32% des voix, d’accéder au pouvoir suprême. Le barrage républicain avait tenu, il cèderait cinq ans plus tard, le sursis accordé n’avait pas été mis à profit pour redresser les erreurs passées de professionnels de la politique qui ne se sentaient jamais tenus de respecter leurs promesses…

     * Dans ce récit, François Hollande a été réélu à la présidence de la République française en 2017 et le quinquennat d’Emmanuel Macron a été décalé en 2032/2037, après un mandat de Marine Le Pen en 2022/2027, et de Laurent Wauquiez en 2027/2032.

Irrésistible ascension

    Le président de la République française Nicolas Sarkozy, parvenu au pouvoir en 2007, avait bâti sa campagne électorale sur les thèmes de la sécurité intérieure et de l’identité. Tout son quinquennat avait été marqué (entaché) par une politique droitière qui flirtait avec les thèses nationalistes de l’extrême droite. L’irrésistible ascension de Marine Le Pen, qui avait succédé à son père Jean-Marie à la tête du Front National, datait de cette époque. Mais, paradoxalement, c’est pendant les deux quinquennats suivants du socialiste (?) François Hollande, de 2012 à 2022*, que la popularité de celle-ci s’était envolée. Au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, avec 18% des voix, le Front National réalisait déjà un score historique, mais le parti socialiste, qui venait de gagner les élections sénatoriales et présidentielle, détenait tous les pouvoirs. L’heure était à l’optimisme, la progression du FN aurait pu s’arrêter là, et le nom de la famille Le Pen serait resté cantonné à la périphérie de l’Histoire.

     *Dans ce récit, François Hollande a été réélu à la présidence de la République française en 2017 et le quinquennat d’Emmanuel Macron a été décalé en 2032-2037, après une présidence de Marine Le Pen en 2022/2027 suivie par un quinquennat de Laurent Wauquiez en 2027-2032; Angela Merkel a quitté la scène politique en 2016, Hillary Clinton a gagné l’élection présidentielle de novembre 2016 et Donald Trump est parvenu au pouvoir en 2020.

L’irrésistible ascension…

   

     Le président de la République française Nicolas Sarkozy, parvenu au pouvoir en 2007, avait bâti sa campagne électorale sur les thèmes de la sécurité intérieure et de l’identité. Tout son quinquennat avait été marqué (entaché) par une politique droitière qui flirtait avec les thèses nationalistes de l’extrême droite. L’irrésistible ascension de Marine Le Pen, qui avait succédé à son père Jean-Marie à la tête du Front National, datait de cette époque. Mais, paradoxalement, c’est pendant les deux quinquennats suivants du socialiste (?) François Hollande, de 2012 à *2022, que la popularité de celle-ci s’était envolée. Au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, avec 18% des voix, le Front National réalisait déjà un score historique, mais le parti socialiste, qui venait de gagner les élections sénatoriales et présidentielle, détenait tous les pouvoirs. L’heure était à l’optimisme, la progression du FN aurait pu s’arrêter là, et le nom de la famille Le Pen serait resté cantonné à la périphérie de l’Histoire.

     (*Il est peu vraisemblable que François Hollande soit présent au second tour de l’élection présidentielle de 2017, ce récit est pure fiction… )

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     Ecrit depuis l’avenir