L’euro

Mario Draghi et la politique monétaire de la Banque centrale européenne

7 mars 2015

Rachat massif de dettes publiques par la BCE

   Tout un symbole. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a annoncé, jeudi 5 mars, que son plan massif de rachat de dettes publiques (« quantitative easing » ou « QE »), ultime « bazooka » destiné à réanimer la croissance en zone euro, débuterait lundi 9 mars. Dans la foulée, l’euro a plongé sous la barre des 1,10 dollar, jeudi soir. Une première depuis septembre 2003 ! Vendredi matin, la monnaie unique se reprenait légèrement, juste au-dessus de ce seuil symbolique.

   Nouvelle preuve de l’efficacité de la BCE ou abus de pouvoir ? Une chose est sûre : depuis que l’institut s’est dit prêt, le 4 septembre 2014, à racheter des ABS (asset-backed securities), ces titres adossés à des créances d’entreprises, un tabou est tombé. Même si ce n’est pas directement dans son mandat, le but de « Super Mario » est bien de faire baisser la monnaie unique en augmentant la quantité d’euros en circulation, favorisant au passage les exportateurs européens.

   Plus globalement, l’objectif du QE est de contrer les pressions déflationnistes pesant sur le Vieux Continent, en relançant le crédit et l’activité. En achetant des dettes souveraines, la BCE en amoindrit les rendements (qui évoluent à l’inverse de la demande), poussant ainsi les investisseurs vers des actifs plus risqués, comme les actions ou les dettes d’entreprises.

   Ce nouveau reflux de l’euro porte son recul à 8 % depuis le début de l’année, après une chute de plus de 12 % en 2014. Signe que les investisseurs n’ont d’yeux que pour M. Draghi et son QE, même le portrait nettement plus optimiste des perspectives de la zone euro n’a pas suffi à soutenir la monnaie unique. La BCE attend désormais une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,5 % en 2015 et de 1,9 % l’année suivante, contre des précédentes estimations de 1 % et 1,5 %. Pour 2017, l’institut a publié sa première prévision, qui est de +2,1 %.  » Il y a toujours des risques  » pour l’économie européenne,  » mais ils ont diminué « , a estimé M. Draghi.

      Sortir du marasme  […]

    « Nos décisions de politique monétaire ont stoppé un déclin des attentes d’inflation. […] Nous voyons que nos objectifs commencent à être atteints « , s’est félicité M. Draghi.

    « Combiné au recul du prix du pétrole et de l’euro, le QE intervient au bon moment pour solidifier la reprise de la croissance « , indique Clément Genès, économiste chez Kepler.  » La transmission de la poilitique monétaire à l’économie réelle s’améliore: les banques répercutent mieux la baisse de leurs coûts de financement dans les taux qu’elles pratiquent envers les entreprises, notamment en Espagne et en Italie [pays les plus touchés par la crise] », détaille M. Genès.  […]

   La BCE va, dès lundi 9 mars, racheter chaque mois pour 50 milliards d’euros d’obligations souveraines de la zone euro, en plus des 10 milliards de titres privés, comme des créances titrisées d’entreprises (les ABS), qu’elle acquiert déjà depuis octobre 2014. […]

   Ces opérations, prévues pour durer au moins jusqu’en septembre 2016, devraient dépasser les 1.140 milliards d’euros. M. Draghi a toutefois pris soin de préciser, jeudi, que le programme sera prolongé  » au-delà si besoin « , jusqu’à ce que la BCE observe un  » ajustement continu de l’inflation  » vers la cible que lui fixe le mandat de la BCE, soit  » proche mais en dessous  » des 2 %. […]

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5 juin 2014

La banque centrale européenne tente de relancer l’économie

 Le HuffPost  |  Publication: 05/06/2014 14h04 CEST  |  Mis à jour: 05/06/2014 15h33 CEST

   Les observateurs attendaient des mesures non-conventionnelles, ils en ont eu pour leur argent. La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé la baisse historique de son taux principal à 0,15% (contre 0,25% précédemment).

   Mais derrière cette nouvelle, son président Mario Draghi a dévoilé une initiative jamais vue: fixer un taux de dépôt négatif à l’attention des banques.

   En fixant un taux négatif (-0,10%), la BCE espère les pousser à prêter davantage aux entreprises et ménages, afin d’encourager la croissance. En effet, les banques vont être désormais contraintes de payer pour stocker leur argent auprès de la BCE.

   L’objectif de la manœuvre est aussi d’influencer le taux de change. Si des banques sont dissuadées de laisser leurs euros à la BCE, elles pourraient les vendre afin de placer leurs liquidités ailleurs, faisant baisser la valeur de la monnaie unique européenne.

   Les marchés ne se sont pas trompés: tandis que les marchés d’actifs saluaient cette nouvelle politique, l’euro de son côté reculait brusquement à 1,3569 dollars (-0,24 %).

   Le CAC40 s’est aussi instantanément réchauffé avec les annonces: +1,44%.

   D’autres annonces étaient attendues lors de la conférence de presse de Mario Draghi.

   Deux prêts de 4 ans vont être octroyés au banques pour encourager le crédit. D’un montant de 400 milliards d’euros, ils ont aussi vocation à encourager le crédit aux acteurs privés dans la zone euro.

   Par ailleurs, la BCE a dit préparer activement un programme de rachat d’actifs adossés à des prêts (ou ABS).

   Elle va aussi arrêter de stériliser ses achats de dette publique.

  Cette stérilisation, une incitation aux banques à déposer leurs liquidités sur un dépôt hebdomadaire, était destinée à éviter un surplus de liquidités sur le marché et donc une menace inflationniste.

LE HUFFINGTON POST

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6 septembre 2012

Le premier vrai tournant de la crise

| La Tribune |   Jeudi 6 septembre 2012          par Philippe Mabille

   Espérée depuis le début de la crise grecque, la décision historique du président de la Banque centrale européenne de racheter de façon illimitée des dettes souveraines pour des maturités allant jusqu’à trois ans est le premier vrai tournant de la crise.

   Le 26 juillet, puis le 2 août derniers, le président de la BCE avait mis en garde tous ceux qui s’apprêtaient à spéculer sur l’éclatement de la zone euro au cours de l’été, se déclarant prêt à faire « tout ce qui est nécessaire pour préserver » la monnaie unique…, ajoutant une phrase assez mystérieuse pour frapper les esprits : « Croyez moi, cela sera suffisant » (« Believe me it will be enough »).

   La BCE se dit ainsi prête à utiliser une arme puissante appelée sur les marchés le « gros bazooka », c’est-à-dire à procéder si nécessaire à des achats illimités de titres de dette publique des pays sous assistance financière, sur des maturités allant de un à trois ans, avec l’argument qu’une telle intervention ne contrevient absolument pas au principe dit de « no bail out » du traité de Maastricht, puisqu’il s’agit d’opérations de politique monétaire qui est de la seule responsabilité de la banque centrale indépendante.

   Réunifier les taux d’intérêt

   Or, même s’il y a mis des formes et l’a assorti de strictes conditions pour les pays bénéficiaires (le respect de leurs engagements budgétaires), le programme de rachat de dette présenté hier par Mario Draghi s’inscrit bien dans ce cadre: il s’agit pour la BCE de « s’assurer de la bonne transmission de la politique monétaire et de son unicité » (« singleness »). En d’autres termes, le président de la BCE affirme sa ferme volonté de réunifier les taux d’intérêt des différents pays de la zone euro, qui ont divergé de façon anormale et spectaculaire depuis trois ans.

   En principe, dans une zone monétaire unique qui fonctionne bien, les taux d’intérêt doivent être uniques : c’est ce que l’on observait avant le début de la crise grecque, jusqu’à ce que le doute s’installe chez les investisseurs sur la solvabilité des différents Etats membres. Ce doute apparu à cause des mensonges budgétaires de la Grèce s’est transformé en panique lorsqu’Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont appelé à Deauville à une participation des investisseurs privés à une restructuration de la dette d’Athènes. La confiance des prêteurs dans la qualité des risques souverains s’est alors évanouie, et la crise grecque s’est propagée dans toute la zone euro.

   Mario Draghi est allé le plus loin qu’il le pouvait pour mettre fin à une crise autoréalisatrice, propagée par les taux d’intérêt meurtriers exigés à la Grèce, l’Italie, l’Espagne ou le Portugal, qui n’ont jamais été récompensés des efforts qu’ils ont fait. Cette injustice impitoyable des marchés justifie une intervention massive de la BCE pour réunifier peu à peu les taux d’intérêt.

   Les dangers d’une stratégie irréversible

   La stratégie de la BCE peut marcher, mais elle n’est pas exempte de dangers. Elle peut marcher parce qu’elle ressemble, à s’y méprendre, à la façon dont la Banque de France et la Bundesbank ont mis fin en 1994 avec succès à la crise spéculative du franc français. Les marges de fluctuation du système monétaire européen avaient été supprimées et les banques centrales avaient signé un accord d’intervention illimité. Sans repères, les spéculateurs avaient cessé leurs attaques. Le gros Bazooka de Mario Draghi procède du même principe : le président de la BCE s’est bien gardé de donner une indication aux marchés sur le niveau de taux d’intérêt jugé excessif à partir duquel la banque centrale interviendra. Dans l’idéal, l’espoir secret est bien évidemment que la BCE n’ait pas besoin de se montrer très souvent pour convaincre de son sérieux.

   Certes, mais pour montrer qu’il a bien une balle dans son pistolet, Mario Draghi a pris des risques. Il a violé la culture allemande de stabilité qui assimile le rachat des emprunts d’Etats à une monétisation de la dette publique, première étape vers l’hyperinflation. On peut comprendre l’inquiétude d’un peuple dont les parents ont connu par deux fois au XXème siècle la faillite monétaire. Mais la BCE a pris toutes les précautions pour apaiser ces craintes : les éventuels achats de dette seront stérilisés. Autre risque à ne pas négliger, celui d’une nouvelle détérioration de la qualité du bilan de la banque centrale, qui a gonflé démesurément depuis trois ans.

   De fait, jamais la BCE n’était allée aussi loin pour convaincre les marchés de l’irréversibilité de l’euro. C’est d’ailleurs bien ce qui dérange au fond l’Allemagne et les pays du Nord de l’Europe. Le programme Draghi rend encore plus impossible le démontage de l’euro, parce qu’il faudrait que les pays membres épongent les pertes éventuelles en cas de sortie de l’un d’entre eux.

   Le tournant de la crise ?

   C’est aussi en cela que l’action de la BCE constitue un tournant. Elle donne du temps aux gouvernements et aux opinions pour avancer sur le volet politique de l’union fiscale et bancaire tout en rendant encore plus nécessaire et urgent le basculement vers une Europe fédérale. Parce qu’elle est conditionnée au respect des programmes d’ajustement exigés des pays les plus fragiles de la zone euro, la décision de Mario Draghi renforce la pression sur les gouvernements pour qu’ils accélèrent la marche vers l’adoption du pacte budgétaire européen, le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) signé en février dernier. Au risque que les opinions publiques rejettent ce qui pourrait apparaître aux yeux des eurosceptiques comme un façon d’imposer le fédéralisme par la peur de l’explosion.

   L’Europe s’apprête à vivre cet automne des événements spectaculaires et plus historiques que jamais…(à suivre jeudi 12 septembre avec la décision de la Cour consitutionnelle allemande sur le MES et le TSCG…).    link

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27 juillet 2012

Un tournant dans la crise de la zone euro?

   L’agence de notation Moody’s, en mettant sous surveillance la note triple A de l’Allemagne, pointe le fait que la stabilité de la zone euro ne peut pas dépendre de la santé économique d’un seul pays. C’est sans doute pour cette raison que Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, est intervenu pour rassurer les marchés, au début de la semaine, alors que les bourses s’étaient mises à dévisser, en déclarant que son institution était prête à soutenir la zone euro par tous les moyens… moyens considérés comme non orthodoxes depuis la création de la BCE! L’éclatement de la zone euro paraît désormais inéluctable si les dettes souveraines ne sont pas prises en charge, d’une façon ou d’une autre, par la BCE.

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26 avril 2012

Pourquoi les banques prêtent-elles aux Etats à un taux élevé

alors qu’elles ont reçu de la BCE 1.000 milliards de prêts bonifiés?

LE MONDE | 26.04.2012 à 11h19 • Mis à jour le 26.04.2012 à 14h57

   Par Clément Lacombe et Anne Michel

   La Commission européenne entend demander des comptes aux banques sur l’utilisation des 1 000 milliards d’euros que leur a octroyés la Banque centrale européenne (BCE), en décembre 2011 puis février, à travers des prêts inédits à trois ans et à faible taux.

   Selon les informations du Monde, Michel Barnier, commissaire au marché intérieur, a demandé au président de l’Autorité bancaire européenne (EBA), Andrea Enria, de s’intéresser à l’usage qu’ont fait les établissements financiers de ces prêts bonifiés. Ils devaient éviter un assèchement du crédit dans la zone euro, en permettant aux banques d’accéder à une liquidité devenue introuvable hors des guichets de la BCE, du fait de la crise de la dette, et inciter aussi le secteur bancaire à continuer à financer les Etats.

   « Qu’ont fait les banques de cet argent ? L’ont-elles redistribué à l’économie réelle en prêtant aux ménages et aux entreprises ? En ont-elles profité pour se recapitaliser, en mettant en réserve l’argent ainsi gagné ? Ont-elles racheté des dettes d’Etat ? », s’interroge une source à Bruxelles.

   La démarche de M. Barnier fait écho aux questions de la classe politique européenne sur le sens de ces prêts aux banques, quand les Etats, interdits d’accès au guichet de la BCE, continuent de se financer à un prix de marché, souvent élevé. Se pose aussi la question du financement de l’économie.

   RESSERREMENT DU CRÉDIT

   Mercredi 25 avril, devant les parlementaires européens, Mario Draghi, le président de la BCE, a reconnu que ces liquidités n’irriguaient pas l’économie réelle aussi rapidement qu’espéré. Une étude publiée mercredi par l’institut monétaire montre que 9 % des banques ont encore resserré les conditions de crédit aux entreprises au premier trimestre, alors que 35 % d’entre elles l’avaient déjà fait fin 2011. La situation se détériore donc encore, même si le rythme est bien mois rapide… Parallèlement, la demande de prêts des sociétés a chuté de 30 %, tandis que celle venant des particuliers s’est effondrée de 43 %… Interrogé par les eurodéputés, M.Draghi a assuré qu’il ferait le point prochainement sur la façon dont les banques ont utilisé les prêts de son institution.

   Un engagement qui conforte l’initiative de M. Barnier, laquelle pourrait déboucher sur des résultats concrets. Les banquiers centraux siégeant à l’EBA devront dire s’ils jugent sa demande recevable. Si tel était le cas, chaque banque européenne pourrait se voir contrainte d’adresser à l’EBA un dossier complet sur l’emploi des prêts de la BCE. A ce jour, aucun contrôle n’était prévu. Et hormis le montant des prêts obtenus par chaque établissement, aucune autre donnée n’est connue.

   « Cette demande n’est pas aberrante, mais il ne faut pas espérer obtenir des résultats inattendus, juge un banquier. Il n’y a pas de trou noir : les banques se servent de ces prêts pour refinancer leur bilan et relâchent l’argent au fil de l’eau, en fonction des besoins de financement de l’économie. »

    Clément Lacombe et Anne Michel    link

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4 avril 2012

Fin de l’effet bazooka?

Source: Reuters – 04/04/2012 à 12:52/Nigel Davies, Natalie Huet/Wilfrid Exbrayat/Capital.fr

   Les coûts d’emprunt de l’Espagne ont bondi mercredi 4 avril lors d’une adjudication qui a précipité le repli des marchés boursiers, le budget draconien dévoilé par Madrid ne suffisant pas à calmer l’inquiétude des investisseurs face à l’endettement du pays.

   Le Trésor espagnol a adjugé pour 2,6 milliards d’euros d’obligations, dans le bas de la fourchette visée, et à des rendements en hausse, signe que le soutien apporté aux banques par les injections de liquidité de la Banque centrale européenne (BCE) ne masque plus la nervosité des investisseurs.

   Le coût de l’assurance contre un défaut de l’Espagne grimpait de son côté: les CDS à cinq ans sur la dette du pays ont bondi de 20 pdb sur la séance, à 457 pdb, d’après Markit, entraînant dans leur sillage les CDS italiens à cinq ans, en hausse de 25 pdb à 407 pdb.

   Dans le même temps, le spread Espagne/Allemagne à 10 ans atteignait un plus haut depuis novembre à 392 pdb.

   « Le marché veut voir les mesures d’assainissement budgétaire mises en oeuvre et le contexte économique s’améliorer », souligne Nick Stamenkovic, de Ria Capital Markets.

   Or, le gouvernement espagnol a présenté la semaine dernière un projet de budget draconien pour 2012, prévoyant 27 milliards d’euros d’économies, soit 2,5% du produit intérieur brut (PIB), dans l’espoir de réduire son déficit budgétaire et d’apaiser les marchés obligataires.

   Mais le gouvernement a fait savoir mardi que l’Espagne afficherait malgré tout cette année son endettement le plus élevé depuis au moins 1990, l’économie du pays pâtissant à la fois de la récession et de la hausse de ses coûts d’emprunt.   link

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8 février 2012

Accalmie sur les marchés

Le Monde | 08.02.12 | 10h55    par Clément LACOMBE

   La possibilité offerte aux banques d’emprunter des montants illimités à la banque centrale européenne sur une durée de trois ans, au lieu de trois mois en temps normal et un an dans les périodes de crise, a permis d’éteindre le risque d’une faillite bancaire et d’éloigner le spectre d’une pénurie de crédit à l’économie réelle.

   Le 21 décembre 2011, 523 banques ont ainsi emprunté le montant record de 489 milliards d’euros, et les banquiers attendent avec impatience la seconde opération qui sera lancée par la BCE le 29 février prochain.

   A l’origine, la mesure avait été peu commentée, les investisseurs ne souhaitant qu’une chose : que la BCE se transforme en prêteur en dernier ressort des Etats de la zone euro, et augmente fortement ses achats de dette publique, à l’instar de la Réserve fédérale américaine. « Graduellement, les marchés se sont aperçus que cette mesure changeait tout », note M. Pisani-Ferry.

   Les marchés apaisés, une partie de ces liquidités ont aussi pu être utilisées pour acheter des emprunts d’Etat, comme des titres italiens, provoquant une détente des taux d’intérêt.

   C’est dans ces conditions que l’Europe a pu encaisser sans encombres les sanctions de Standard & Poor’s, qui elle-même a accordé un satisfecit à la BCE dans son communiqué accompagnant les dégradations de neuf pays européens, le 13 janvier. La banque centrale a permis d’éviter « un effondrement de la confiance des marchés », juge l’agence de notation.

   Les deux baisses de taux décidées par la BCE lors des deux premiers mois de M.Draghi à la tête de l’institution ont également marqué les esprits. « La BCE paraît moins focalisée sur l’inflation (en dépit du dépassement de sa cible), davantage sur les risques de baisse d’activité », expliquait récemment, dans une note, Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo.

   Selon le Wall Street Journal du 8 février, la BCE serait prête à participer à l’effort de réduction de la dette grecque juqu’ici réclamé uniquement aux créanciers privés. La BCE, qui a acheté depuis mai 2010 entre 35 et 55 milliards d’euros d’obligations grecques, pourrait abandonner une partie de sa créance.

   link

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29 décembre 2011

Cercle vicieux

   Les liquidités injectées par la Banque centrale européenne reviennent à la Banque centrale européenne.

   Sur les 489,19 milliards d’euros prêtés aux établissements financiers le 21 décembre dernier, jusqu’à 452 milliards ont été parqués pour 24 heures, mardi 27 puis mercredi 28 décembre, à la « facilité de dépôts » de la BCE, dépassant le record de 384,3 milliards d’euros du 11 juin 2010.

   Les banques de la zone euro, se méfiant toujours les unes des autres, ont préféré placer en lieu sûr leurs liquidités, plutôt que de se prêter de l’argent entre elles et dégripper le marché interbancaire, sous tension.

   Ce nouveau record suscite des interrogations sur les dispositifs exceptionnels pris par la BCE pour éviter une paralysie du système financier, évacuer le spectre d’une pénurie de crédits aux entreprises et aux particuliers, et donc une récession encore plus forte.

   Source: LEMONDE| 29.12.11 | Clément LACOMBE

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28 décembre 2011

Baisse des taux d’emprunt italiens

   Alors que les observateurs redoutaient une nouvelle poussée de fièvre des taux d’emprunt italiens, ceux-ci ont très fortement baissé, mercredi 28 décembre, à 3,251 %, lors d’une émission obligataire attendue avec impatience par les marchés. A titre de comparaison, ces mêmes taux s’élevaient à 6,504 % lors d’une opération similaire menée le 25 novembre.

   Source: LEMONDE.FR avec AFP | 28.12.11 | 12h47 • Mis à jour le 28.12.11 | 13h41

Est-ce déjà l’effet Mini-bazooka des prêts octroyés aux banques par la BCE le 21 décembre?

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23 décembre 2011

Mini-bazooka

 Le Monde   | 23.12.11 |   par Claire GATINOIS

   La Banque centrale européenne (BCE) a dégainé, mercredi 21 décembre, son « mini-bazooka »: une arme monétaire puissante sans, toutefois, être absolue.

   L’autorité de Francfort a « offert » aux banques de l’Union monétaire beaucoup d’argent, sous forme de prêts à trois ans à un taux d’intérêt de 1%, un prix d’ami qui explique en partie la ruée qu’a suscitée cette opération inédite.

   Au total, 523 établissements ont souscrit à l’offre pour 489,19 milliards d’euros.

   L’objectif? « Eviter la dyslocation du système financier », estime Gilles Moëc, économiste à la Deutsche Bank.

   L’opération doit soulager des banques aux abois: certains établissements de l’Union monétaire gorgés de dettes souveraines potentiellement toxiques suscitent la défiance et peinent à se financer sur le marché interbancaire. Or, en 2012, les banques de la zone euro auront besoin de 578 milliards d’euros pour refinancer leurs dettes arrivées à échéance, dont 278 milliards pour le seul premier trimestre.

   En soulageant les banques, l’autorité monétaire veut donc éviter une catastrophe, mais aussi s’assurer que les établissements prêteront aux petites entreprises et aux ménages de la zone euro. Un enjeu essentiel pour la croissance. Encore faudrait-il que les banques jouent le jeu, et ne placent pas leur trésorerie à la BCE, où elle pourra dormir en toute sécurité…

   Certains gouvernants de la zone euro espèrent aussi qu’avec cet argent les établissements rachètent des crédits souverains de pays en difficulté. Mario Draghi, le président de la BCE, s’en défend, mais certains établissements pourraient se laisser tenter et investir l’argent qui leur a coûté 1% pour racheter des titres à dix ans qui rapportent plus de 5% et 6,5% comme les emprunts espagnols ou italiens.

   La BCE, à qui certains réclament de sortir son « bazooka » – c’est-à-dire de racheter massivement des emprunts souverains sur le marché pour en faire baisser les taux – prendrait ainsi « la diagonale », note un expert, faisant

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