(fiction en cours d’écriture)
Ma grand-mère France (c’était son prénom!) avait déjà soixante-cinq ans lorsque je suis née en 2016, mais elle a eu la chance de vivre longtemps et moi de grandir non loin d’elle. J’aimais l’entendre parler de cette époque étrangement lointaine pour moi (il s’agissait de ma pré-histoire!), mais située pour elle dans les strates supérieures de la mémoire. Comme je l’aimais! Comme j’aimais sa tendresse rieuse, son intelligence bienveillante, et cette jeunesse incroyable qui lui collait à la peau malgré les rides et les cheveux blancs! Au moins n’aura-t-elle pas assisté au déchaînement final de l’Apocalypse qu’elle pressentait depuis si longtemps et qui avait déjà lancé ses premiers chevaux fous de son vivant… Je me sens si triste!… Evoquer le souvenir de France m’anéantit au lieu d’adoucir le présent comme jadis lorsqu’elle consolait un chagrin!… Je voudrais mourir à l’instant même pour la rejoindre dans un hypothétique au-delà qui ressemblerait aux paradis imaginaires des enfants, où je pourrais, comme autrefois, me jeter dans ses bras et rire de mes petits bobos!… Evoquer son souvenir me désespère et me révolte car France, comme tant d’autres qui n’ont jamais réussi à se faire entendre, avait compris les ressorts de la tragédie qui s’était mise en place, et, comme tant d’autres, avait fait tout ce qu’elle pouvait pour alerter, prévenir, préparer des alternatives, mettre en oeuvre des solutions… Les Cassandre n’ont jamais réussi à éviter le pire, mais cette fois nous avons atteint l’indépassable… jamais sera plus jamais, plus jamais la vie, l’amour, plus jamais l’éphémère beauté de l’instant saisie par la conscience humaine, plus jamais, nous ne serons plus jamais!…
Pourquoi peindre en noir ce qui est le socle vert de l’espoir avenir ?
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Ce texte est une fiction. L’histoire se passe entre 2045 et 2064. Le récit démarre après une gigantesque catastrophe. Le parti pris de cette narration est de rendre perceptibles les menaces écologiques et politiques qui pèsent sur nous.
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j’avais bien suivi mais pourquoi la narration n’offre pas un minimum d’espoir , l’auteur ne considére-t-il que rien ne sera vivable
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Parce que, aujourd’hui même, il n’y a plus d’espoir pour les personnes victimes des guerres et des catastrophes en cours ou simplement de l’injustice sociale, et que leurs conditions d’existence sont d’ores et déjà invivables. Je ne fais qu’étendre à l’ensemble de l’humanité ce qui est insupportable pour un très grand nombre… Quant aux menaces écologiques, elles sont réelles et pourraient bien bouleverser nos vies.
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