Je voudrais me réveiller, pouvoir arrêter ce cauchemar, sortir de ce mauvais scénario, rembobiner le film, tout recommencer, réinventer, réécrire, refaire le monde au sens propre, remonter le temps, changer complètement de vie, opérer d’autres choix, éviter le pire, mettre un terme au désastre, vivre ou revivre, retrouver le temps perdu avec tous les gens que j’aime, être Dieu, aimer l’humanité, la sauver ! Ô Luc et ses sarcasmes ! Mon sur-moi est fait de ses remarques situées, déjà, au temps de nos amours égoïstes, à mi-chemin entre la colère contre la bêtise dont il me croyait malheureusement atteinte et l’apitoiement sur mon état mental ! Il me reprochait en vrac ma propension pourtant timide et peu compromettante à défendre la veuve ou l’orphelin, des vélléités droits de l’homistes, une réticence à regarder la réalité en face accompagnée de la peur de nommer les choses, qu’il identifiait comme une tendance trop romantique ou trop féminine à privilégier les ornements du langage plutôt que la crudité des mots, lui qui se réclamait des philosophes cyniques de l’Antiquité, qui voulait me bousculer, me sortir de ma gangue, me libérer des faux-semblants, des conventions stériles, et surtout, je crois, d’un style qui restait trop ingénu à son goût malgré mes efforts pour le rejoindre dans une forme de cynisme moderne consistant à se moquer de tout par peur, sans doute, de céder à la moindre illusion. Mais je ne suis pas sûre qu’avoir fait table rase des bons sentiments fût une preuve de lucidité… Que faire aujourd’hui? Il est trop tard, ce type de réflexion n’a plus de sens. Nous sommes des insectes écrasés par le malheur du monde, des cafards essayant de se mettre à l’abri dans une anfractuosité de la terre pour sauver pendant quelque temps encore, un temps dérisoire, leurs pauvres vies inutiles. Nous ne sommes depuis toujours que des vers de terre voués à la pourriture, un accident de la Création, somme toute une aberration; l’Humanité est en train de s’éteindre comme jadis les Dinosaures, il n’y a pas de quoi fouetter un chat…
« Ô poètes, la vie se termine toujours par des vers ! »
(D.H, Œuvres inédites, Galimatias éditeur 2016)
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Buvons à la santé des poètes dans nos verres à pied!
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Quel fatalisme et sentiment d’impuissance!
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Nous ne sommes pas encore en 2045 ou 2050, tous les espoirs sont encore permis :)))
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Certes, il faudrait néanmoins des changements radicaux à court terme des politiques environnementales d’un grand nombre de pays…
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Oui, et sortir du nucléaire…
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C’est très écrit, ça vaut vraiment d’être lu, une véritable poésie en prose, bravo !
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Merci à vous :)))
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j’aime beaucoup
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Non. Vous êtes il est nous sommes le sel de la terre. Plus petits que le plus petit des insectes mais sans le sel pas de saveur. Avez-vous seulement conscience de la saveur de votre texte ?
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Un immense merci à vous. J’étais en plein doute. À quoi bon écrire ce genre de choses?…
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Je n’ai plus mon mari, je n’ai plus notre enfant, je n’ai plus mon amoureux. A quoi bon vivre pourrais-je dire à défaut de savoir aussi bien écrire que vous ? Pas un instant je ne pense cela. Même quand c’est terrible. A quoi bon écrire dites-vous ? Parce que vous savez le faire. Parce que cela vous aide. Parce que le divin flotte ici ou là…
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Pardon pour avoir accordé du crédit au doute, merci pour vos paroles qui le chassent (je penserai désormais souvent à vous).
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